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Critique de cecilestmartin


J'avais lu il y a quelques semaines Là où vivaient les gens heureux et j'avais été conquise par l'histoire, les personnages, la construction du roman et la qualité du style. Aussi, quand j'ai trouvé d'autres livres de l'auteur, de passage dans une jolie librairie de Bastia, je n'ai pas hésité.
On retrouve dans Les règles d'usage les thèmes qui semblent chers à l'auteur : une mère courageuse et aimante, un père attachant mais irresponsable, l'art (le dessin, la musique, la danse) pour sublimer des épreuves ou partager des moments d'amour et d'amitié.
Le personnage central est Wendy, jeune fille de 13 ans, qui vit avec sa mère et son nouvel époux, Josh - personnage solaire et tellement humain - et Louie son demi-frère (expression qu'elle abhorre tant elle est attachée au petit garçon). Quand sa mère part au bureau le 11 septembre 2001, tous ignorent qu'elle ne reviendra pas.
Ce ne sont pas seulement les Twin Towers qui s'effondrent mais tout l'univers de la famille. Louie est inconsolable, Josh sidéré et Wendy oscille entre incompréhension et culpabilité. A 13 ans, on n'est pas tendre avec sa mère. Tout est bon pour agresser, rejeter, malmener une mère pourtant à l'écoute et plus que bienveillante, une mère qui transforme le quotidien en moments de fêtes, qui danse avec ses enfants et les initie à la culture sous toutes ses formes.
Lorsque son père lui demande de le rejoindre en Californie, elle hésite. Son amour pour Louie, fragilisé et perturbé par la perte de sa maman, la présence rassurante de Josh en cette période si douloureuse, plaident contre la proposition de Garrett. Pourtant, Wendy va faire ce voyage, aller à la rencontre de ce père qu'elle connait peu, plutôt inconséquent jusqu'ici mais qui semble vouloir rattraper le temps perdu.
Ce roman, c'est l'histoire de la reconstruction d'êtres qui ont vécu un traumatisme a priori insurmontable mais qui, jour après jour, un pas après l'autre, acceptent de continuer à vivre, font le pari de la relation, de l'amitié, qui trouvent dans la musique, la lecture ou le dessin un espace d'expression de la souffrance. L'adolescence et ses tourments y est finement analysée, l'ambivalence de Wendy à l'égard de ses parents bien décrite et les premiers émois évoqués avec tendresse. C'est aussi une réflexion sur la famille, la sienne, celle qu'on ne choisit pas et dont il ne faut rien attendre (la grand-mère paternelle est particulièrement détestable) et celle qu'on se crée, avec ici une galerie de personnages vraiment attachants.
C'est à nouveau une belle surprise que ce roman !
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