Tu reconnaitras la vertu et la piété d'un homme à l'harmonie de sa vie, à son absence d'ambition et à son désintérêt pour les honneurs.
L'expérience de la misère pousse à convoiter les satisfactions matérielles beaucoup plus que les honneurs.
La marque la plus révélatrice de la vilenie, chez un homme, est qu'il se contredit souvent.
Quand tu auras triomphé d'un adversaire, ne cède pas à la tentation de l'insulter par dessus le marché.
Ne te gausse pas de tes rivaux, retiens-toi de les provoquer et, chaque fois que tu seras vainqueur, contente-toi du plaisir de la victoire sans t'en glorifier en paroles ou en actes.
Use habilement de l'optatif, de l'amphibologie, de l'invocation oratoire, bref de toutes les figures de rhétorique derrière lesquelles tu peux te cacher.
Prends garde, au demeurant, que jamais ta curiosité ne dépasse la limite de tes cils.
Ne te contente pas de lire un traité une seule fois, relis-le à plusieurs reprises. Bien souvent, chaque nouvelle lecture permet à notre attention ou a notre intelligence de capter quelque chose de différent. Une seule lecture, pour attentive et sérieuse qu'elle soit, ne saurait nous faire assimiler toute la substance d'un ouvrage, même si elle est accompagnée des commentaires d'une personne avertie.
Si tu es nommé à une fonction à laquelle sont attachés des honneurs, fais nommer en même temps que toi ton rival pour éviter qu'il ne provoque des rébellions. A lui les honneurs de la charge, à toi ses vrais bénéfices.
Tu reconnaîtras la vertu et la piété d'un homme à l'harmonie de sa vie, à son absence d'ambition et à son désintérêt pour les honneurs. Point de fausse modestie chez lui, ni de préméditation dans ses paroles ou son comportement. il n'affecte pas de parler d'un ton imperturbablement suave, en faisant ostensiblement état de mortifications purement superficielles, comme ceux-là qui répètent à qui veut les entendre qu'ils boivent et mangent à peine…