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Critique de Melcleon


Le sous-titre du sixième volume de l'épatante collection "Histoire dessinée de la France", "De Cluny à la première croisade", fournit certes des repères chronologiques (fondation de l'abbaye de Cluny : 910 environ ; prise de Jérusalem par les Francs : 1099) mais, surtout, indique bien que la religion et l'Église mènent la danse durant ces deux siècles. Ce que l'on sait de cette période, on le doit principalement aux clercs, qu'il se situent en haut ou au pied de l'échelle sociale ; dans le premier cas ils sont plutôt auteurs des écrits qui nous sont parvenus grâce au labeur appliqué d'une seconde catégorie de religieux, les moines copistes. Les fondements de la société féodale qui prend corps à cette époque (divisée en trois ordres, chacun d'eux nécessaire aux deux autres) sont l'oeuvre des théoriciens ecclésiastiques : au sommet de la hiérarchie – on n'est jamais mieux servi que par soi-même –, ceux qui prient pour le salut des âmes, puis ceux qui combattent contre les envahisseurs ou les infidèles et enfin ceux qui travaillent pour nourrir tout ce beau monde et s'alimenter eux-mêmes.
Que ce soit sous forme de BD ou de texte au ton plus universitaire, mais non dénué d'humour et se gardant de tout dogmatisme, cette collection nous fait aimer L Histoire. Et même si on possède quelques rudiments en la matière, on y découvre à coup sûr des faits ignorés, des thèses insoupçonnées, des questions qu'on ne s'était jamais posées. Par exemple que la "tapisserie" de Bayeux est en réalité une broderie, que les familles seigneuriales mènent souvent une stratégie matrimoniale "hypergamique" (consistant à marier leurs garçons à une demoiselle de plus haut rang), que la subsistance principale des paysans, hors le pain, provient de leurs jardins potagers, ou que l'Église, non contente de chercher à réguler la société civile, s'efforce aussi de contrôler l'imaginaire, omniprésent.
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