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Critique de Clem_YCR


J'avais repéré la nouvelle saga de Kate McAlistair lors de sa sortie l'an dernier et je me suis jetée dessus à réception du poche. Bien heureuse de ne pas avoir relu le résumé récemment car il dévoile quasiment toute l'intrigue !

Bien que le roman soit épais (quasi 600 pages) et qu'il y ait assez peu de dialogues, une fois commencé, il est très difficile de le lâcher ! Kate McAlistair nous plonge dans l'Inde du XIXe siècle avec force de descriptions, et de notes de bas de pages puisqu'elle emploie de nombreux termes inconnus (que ce soient d'anciens instruments de musique ou des spécialités culinaire de l'époque), mais aussi des mots de penjâbi, de kirghize, de russe... ou encore des précisions sur des faits historiques. Nous sommes donc complètement immergés dans un autre temps, un autre monde que les phrases de l'autrice dessinent sous nos yeux.

L'intrigue est extrêmement prenante, mêlant intérêts politiques et héros oppressés. En effet, le monde dans lequel évolue Morgan est constamment soumis à la toute-puissance de l'empereur et de son kotwal (chef de la police), à la recherche de domination britannique ou russe sur l'Inde, où tous espèrent mettre la main sur une bannière mongole qui unirait toutes les tribus d'Asie.

L'Héritage des steppes est extrêmement intéressant, aussi bien au niveau des informations qu'il contient sur les paysages locaux, la faune et la flore, mais aussi les us et coutumes de l'époque, les formations des caravanes, les retombées suite à des dénonciations calomnieuses, conduisant un homme à la ruine sans autre forme de procès. C'est à la fois révoltant et exaltant car, vous vous en doutez, ces hommes déchus ont beaucoup de ressources à leur disposition et n'auront de cesse de rétablir l'honneur de leur nom.

J'ai adoré Morgan, que nous découvrons à l'âge de 15 ans. Fils d'un soldat Britannique et d'une Hindoue, il est honni par son père alcoolique et violent, qui ne le considère pas. Il déchaine également la rancoeur du kotwal qui lui voue une haine féroce dont il ignore l'origine, et sera son plus féroce ennemi. le dit kotwal est un personnage presque caricatural, qui n'exprime que violence et se plait à châtier qui bon lui semble. Il dispose de pleins pouvoirs et personne ne remet en cause ses décisions, toutes injustes soient-elles. C'est un personnage que l'on déteste d'un bout à l'autre mais dont la rage n'a d'égale que son endurance.

Malgré l'animosité qui l'entoure, Morgan est un garçon vaillant et débrouillard, qui a la chance, tout au long de son existence, d'être également accompagné de personnes bienveillantes (les serviteurs, le chef palefrenier qu'il considère comme son père et lui a enseigné tout ce qu'il sait sur les chevaux ou encore le prêtre local) qui lui permettent de se construire et de persévérer. Il est bon, juste et semble avoir un don avec les animaux. Animaux très présents puisque les hommes et femmes se déplacent à cheval ou à dos de chameau et que les rapaces les aident à la chasse.

Puis, nous croisons la route d'Aleksandr, jeune russe de 25 ans, adulé par les siens pour sa témérité, sa force et sa capacité à mener à bon port les caravanes dont il a la charge, bravant mille dangers. Aleksandr n'a rien à voir avec le jeune Morgan, il a cadenassé son passé au plus profond de lui et lorsque celui-ci ressurgit, il le repousse avec dureté.

Kate McAlistair nous fait passer par toute une palette d'émotions, de l'indignation à frustration en passant par des instants de joie, d'émerveillement mais aussi de tristesse. Son récit est à la fois beau grâce les sentiments qu'il véhicule, imperméables au temps, mais aussi tragique. Il y est question de sati : ses femmes qui s'immolent avec le corps de leur mari décédé, souvent parce qu'elles y sont forcées; de mariage de convenance, comme celui de la jeune Chali, 14 ans, descendante du héros mongole à l'origine de la fameuse bannière; d'impunité des tous puissants; de commerce d'esclaves; de fourberie mais aussi d'amour.

J'ai quitté à regret ce Palais des mille vents, me rassurant du fait que d'autres tomes sont à paraitre. Même si, le second opus semble s'intéresser à deux personnages secondaires, j'espère y retrouver Aleksandr.


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