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Critique de Allantvers


Pari gonflé que d'éclairer la figure aussi symbolique et controversée aux Etats-Unis qu'elle est peu connue de ce côté de l'Atlantique de l'abolitionniste John Brown sous l'angle choisi par James McBride : celle d'une épopée tragico-burlesque racontée par un jeune esclave noir velléitaire et dégourdi qui l'aurait suivi plus ou moins contre son gré jusqu'à sa fin sanglante.

On rit beaucoup des facéties de plume d'Henry/Henrietta, le narrateur, « oiseau du bon Dieu » enlevé par John Brown, pris pour une fille et affublé du rôle de porte-bonheur de la croisade pour la libération des esclaves noirs portée par ce prophète halluciné qui ne croyait qu'au pouvoir de Dieu et à celui des armes pour mener son combat.
On rit souvent, trop peut-être, aux dépens de ce dernier face à ses délires inspirés de folie divine et ses errements stratégiques à la tête d'une bande de pied nickelés déterminée à sauver ses congénères contre leur gré.
On rit de plus en plus jaune à mesure que l'on entre dans cette incroyable histoire vraie, et que se révèle à la fois les fractures irréparables de la société américaine face à l'esclavage qui aboutiront bientôt à la guerre de sécession, mais aussi l'impavidité et la réticence des personnages noirs du roman, esclaves ou libres face à ce libérateur autoproclamé, tant il est difficile de démêler le bon agir et la sagesse dans cette époque troublée.

Pari réussi car ce livre m'a troublée aussi ! Même si un excès d'humour laisse un peu à distance, on a plaisir à ne plus bien savoir si l'on est dans un western, une fresque historique, un comédie burlesque ou une tragédie, mais n'est-ce pas ainsi que l'Histoire prend tout son sens et libère toutes ses saveurs ?
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