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Critique de chroniquesdepapiers


Les vampires…
Retour ici à mes premiers amours littéraires, à ce qui me fait scintiller des yeux tel un enfant vaquant au milieu d'un magasin de jouets. Pas besoin d'en dire plus, vous l'aurez compris : j'adore tout (ou presque, faut pas déconner) ce qui se rattache à ces créatures de la nuit. Impossible, même en sondant méticuleusement ma mémoire, de remonter aux raisons de cet engouement. Je ne l'explique pas, mais au milieu de cette peuplade de monstres qui hantent nos cauchemars depuis déjà pas mal de générations, les morts-vivants aux canines pointues remportent haut la main le césar de la meilleure bestiole horrifique. C'est donc avec une joie non dissimulée que je me suis procuré Soif de Sang de Robert McCammon. L'auteur, qui a fait des récits d'horreur sa spécialité, a donc lui aussi surfé sur cette mode décidément inextinguible en imaginant une histoire bourrée de poncifs — après tout, le roman date de 1981. Ail, pieux, soleil, eau bénite et cercueils remplis de terre natale sont bien présents. La dose de kitsch parfaite pour un bon divertissement.

Andy Palatazin à les nerfs à vif. Ce capitaine de police bedonnant est sur la sellette depuis qu'un psychopathe s'amuse à torturer et assassiner des prostituées. Ces dernières sont retrouvées étranglées, une poignée de cafards dans la bouche. Une mise en scène intrigante pour un tueur insaisissable. Les cadavres s'accumulent tandis que les médias se lâchent et tournent au ridicule Palatazin et son équipe. le flic d'origine hongroise reste de marbre face à ces injures et prend son mal en patience, jusqu'à ce qu'il découvre des crimes d'un nouveau genre perpétrés au sein de son comté : le vandalisme de cimetières. Des tombes sont profanées, éventrées, mises à nue. Les dépouilles de leurs propriétaires gisent sur le sol, violemment arrachées aux sépultures par une force inconnue. La vision est insoutenable. Détail troublant : tous les cercueils ont été volés. Pour Andy, le doute n'est pas permis, même s'il se refuse à y croire : les créatures légendaires ayant brisé son enfance et emporté la santé mentale de sa mère se cachent désormais à Los Angeles. Dans le même temps, Kobra, un jeune biker brutal et sanguinaire, arpente la Texas State Highway 285 au guidon de sa Harley Davidson. Mû par son instinct, il souhaite ralier la cité des Anges le plus rapidement possible, comme un camé en manque reniflant l'odeur de sa came de prédilection.
Ses désirs ne se réduisent plus qu'à une seule voix résonnant à l'intérieur de son crâne, répétant en boucle deux mots tel un disque rayé : « Suis-moi ».

Soif de Sang alterne le chaud et le froid. Passé un prologue convenable qui donne envie de s'aventurer plus loin, l'auteur nous emmène à l'enquête en cours concernant ce tueur aux cafards. Les séquences s'enchaînent bien mais manquent un peu de saignant — ah… ok. On me signale qu'il faut arrêter ces blagues pourries. Les vampires, bien que leur aura maléfique plane dès les premières pages, doivent attendre un bon moment avant de faire une apparition tant désirée. Après tout, McCammon a du temps pour tout nous expliquer à travers ces 600 pages. L'histoire se fractionne tout d'abord en plusieurs parties, autant de personnages qui auront plus ou moins leur importance. Sympa, mais long. Puis, ou plutôt enfin, lorsque la progéniture du Diable s'abat sur une population désarçonnée, le rythme s'emballe et quelques scènes tirent leur épingle du jeu. Mais qu'elles sont rares ! À peine est-on enfin bien installé que la cadence diminue. de vraies montagnes russes. Et quand McCammon trouve une idée alléchante, il la fait traîner un peu trop longtemps, même si le rendu donne vraiment l'illusion d'une ville coupée du monde.

Slalomant entre les enchaînements plongeant un peu trop dans la facilité et les personnages auxquels on ne s'attache pas, sans parler du dénouement un peu extravagant (oui pourtant, je sais, c'est une histoire de vampires), le constat final est bien maigrelet, sans pour autant avoir tout à jeter.
Lien : https://chroniquesdepapiers...
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