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Critique de mcd30


Une petite chanson m'est venue à l'esprit, j'ai été contaminée par @Patlancien et son juke-box :
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Joe Dassin
Bref, à mon grand regret, La route fut d'une langueur monotone, froide, grise avec des dialogues répétitifs malgré de belles phrases, un style agréable épuré, un peu trop qui empêche toute évasion nous sommes cloués au sol dans cet horrible cauchemar anthracite sans échappatoire. Rien à voir, rien que cette route encore et toujours.
Un homme avance sur une route son fils à ses côtés, il pousse un caddy, dernier vestige d'un monde matéraliste, de la société de consommation car il ne reste plus rien tout à brûlé, pourquoi nous ne le saurons pas. Ils sont à la recherche de nourriture, de vêtements, de feu c'est une corvée sans fin. Ils trouvent, empilent dans le caddy, et se font voler voilà leur triste existence @Yaena ne croyait pas si bien dire en parlant du mythe de Sisyphe.
Un monde sans foi ni loi dans lequel un homme maintient le cap, peut-être est-ce un médecin qui a prêté le serment d'Hippocrate. Il fait tout pour garder son fils en vie et éviter de tuer. Il tient la route ne cède pas à la facilité. L'homme est méfiant, porte une arme et sait qu'il va mourir, son fils est confiant, innocent, quand il découvrira la mer, il fera ce que font tous les enfants, il ira se baigner c'est mon passage préféré.
Par bribes nous comprenons que la mère les a quitté pour se suicider ne supportant pas ce monde dévasté sans espoir. L'homme et l'enfant n'ont pas de prénoms, c'est étonnant mais étant seuls au monde ces marqueurs sociaux, ces symboles d'appartenances sont inutiles. Il ne reste rien, même pas leur identitè.
Je rejoinds @HordeduContrevent dans sa réflexion à propos de la fameuse canette rouge. Deuxième livre de post-apocalyptique où elle est montrée comme une des grandes joies de cette civilisation disparue à tout jamais. Est-ce tout ce qui resterait gravé dans nos mémoires, cette boisson si le pire arrivait ?
La route est ce lieu où tout se passe comme si avec la perte de repère les hommes avaient besoin d'une balise pourtant ils ont perdu pour la plupart toute humanité ce sont des hordes de sauvages. La seule marque de civilisation qu'ils aient gardé est ce besoin de posséder, d'accumuler et c'est ce qu'ils font avec des hommes qu'ils enferment dans des caves, servant de chambres froides.
Comme @Berni, je trouve un côté mystique à cette histoire avec cet enfant qui est l'étincelle, celui par qui l'homme deviendra immortel car il sera toujours dans son coeur. Quand sa fin est proche l'homme voit des couleurs peut-être ne voulait-il plus se souvenir d'autrefois afin de supporter un monde dur, sans pitié, sans espoir.
Bien sûr je n'ai pas éprouvé l'enthousiasme de @BonoChamrousse qui nous écrit un billet inspiré qui chante presque homo hominis lupus est.
C'est un livre qui se lit très vite avec de jolis phrases mais qui ne m'a pas permis de m'attacher aux personnages, je me suis retrouvée sur le bas côté dès le départ et je l'ai fini sans états d'âme, déçue d'une lecture dont j'attendais peut-être trop.
Mais la magie de la LC fait qu'en en discutant avec @NicolaK guère plus enthousiaste que moi puis les autres membres, les échanges ont permis différents éclairages très constructifs. Mon point de vue lapidaire s'est radouci. Et puis ce livre pose tant de questions que même si je n'ai pas aimé, il a atteint son but : me faire réfléchir.
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