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Critique de PetitCahierSpirales


« 𝐔𝐧 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐣𝐞 𝐩𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐢𝐬, 𝐥𝐞 𝐧𝐨𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐞𝐧𝐯𝐚𝐡𝐢 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐫𝐟𝐚𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐭𝐨𝐢𝐥𝐞, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐦𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐚𝐬𝐭𝐞𝐬, 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐚𝐫𝐞𝐧𝐜𝐞𝐬.
𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐜𝐞𝐭 𝐞𝐱𝐭𝐫𝐞̂𝐦𝐞 𝐣'𝐚𝐢 𝐯𝐮 𝐞𝐧 𝐪𝐮𝐞𝐥𝐪𝐮𝐞 𝐬𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐧𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐧𝐨𝐢𝐫. » 𝐏𝐢𝐞𝐫𝐫𝐞 𝐒𝐨𝐮𝐥𝐚𝐠𝐞𝐬
Certaines lectures ne sont pas que des lectures.
Certaines lectures ne sont pas que des distractions.
Ce ne sont pas que des voyages, de belles phrases, ou des aventures imaginaires.
Des instants de poésie ou de rêverie, des fenêtres ouvertes sur des mondes inventés ou non pour créer le plaisir et/ou le frisson, ou encore pour nous éclairer sur notre condition humaine, misérable et magnifique.
Nous sommes de grands enfants, toujours friands de contes avec des loups, des ogres ou de vilaines sorcières. Les méchants loups, les horribles monstres, et les affreuses sorcières se sont transformés en criminels, en individus abjects, inhumains, mais c'est pour de faux, et du coup, cela reste acceptable, pas vivable, mais lisible, et donc acceptable.
Alors, lorsqu'on referme le livre, même si le malaise persiste, il ne dure jamais bien longtemps. de toute façon, L'Histoire d'hier ou d'aujourd'hui et les faits divers se chargent de l'horreur, on vit avec, même si c'est de loin... L'humain est habile pour créer de la distance.
Certaines autres lectures en revanche sont de véritables expériences de vie.
De ces expériences qui vous laissent le souffle court, le mental hagard, l'imagination exsangue et le coeur décroché.
Ces lectures-ci sont rares.
D'une intensité rare.
Et heureusement peut-être. Car le risque de se dissoudre dans les mots serait grand.
La route de Cormac MCCarthy m'a laissée totalement pétrifiée.
Jamais rien lu de tel.
Je ne saurais dire si je peux recommander ce livre. C'est un chemin de douleur.
Mais je ne regrette pas cette traversée.
Lue d'une traite comme si ma propre vie en dépendait. le coeur accroché à un fil ténu.
Cormac McCarthy plante un décor apocalyptique, fait de cendre, de cendre, et… de cendre. Aucune autre couleur que le gris et la mort.
La survie est le possible espoir. La peur, un autre espoir possible. Tant qu'il y a de la peur…
Alors on s'accroche à l'amour inconditionnel du père pour le fils et à la confiance absolue de l'enfant envers le père.
Le style de l'auteur, ses choix de structure et de narration, la construction des dialogues, tout est mis au service de l'histoire qu'il nous raconte. Et provoque un effet d'immersion totale.
Dans ce monde de désolation, entièrement calciné et dévasté, déshumanisé et insoutenable, seul l'enfant semble avoir le pouvoir de rallumer le feu, ou de faire en sorte, malgré lui, que la flamme ne s'éteigne...
On en conclut alors que le salut de l'homme ne serait pas la femme, mais l'enfant...
Et que prendre soin de son enfant, intérieur ou pas, serait la seule façon de prendre soin de la Vie.
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