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Critique de pleasantf


Ce roman écrit en 1948 est un bel exemple de roman noir américain venu après ceux de la première génération historique des années 30 (les romans ‘hardboiled' de Hammett ou Chandler) Alors que ces derniers ont généralement pour personnage principal un détective, ce livre de McCoy se rattache à la 'gangster fiction' en ayant pour narrateur un criminel dont le lecteur suit les aventures à partir de son évasion sanglante de prison. Le roman frappe par l'absence totale de moralité chez les protagonistes principaux y compris ceux de la police, gangrénée par la corruption. Cette absence de moralité est telle que le film réalisé en 1950 à partir de ce roman (titre français : le fauve en liberté) fut même interdit dans l'état de l'Ohio.

Même si le lecteur dispose de peu d'éléments biographiques sur le personnage principal, on sait néanmoins qu'il a fréquenté l'université. C'est un homme intelligent et arrogant, qui à l'instar d'un héros américain traditionnel, pense que sa réussite potentiellement sans limite ne tient qu'à lui et à sa volonté. Pour cela, il ne va pas se conformer aux lois d'une société qu'il exècre mais va utiliser son intelligence pour maximiser son intérêt personnel. Et la fin justifie les moyens. Caractéristique originale par rapport aux codes du genre, le ‘héros' souffre de failles psychiques, de peurs qui remontent à son enfance. McCoy a introduit ici une notion d'inconscient assez inattendue.

Les personnages féminins sont des femmes fatales, dans les deux sens du terme. Elles sont conformes au cliché du genre pour leur côté séductrice. Mais ce sont elles aussi qui précipitent la chute du personnage principal dans son destin tragique, que cela soit directement, à la toute fin du roman, ou indirectement de manière plus subtile lors d'une scène où la riche héritière promise au héros le débarrasse de son révolver, l'arme qui assurait sa toute-puissance et qui symbolisait son ascension. Il est aussi intéressant de noter que les deux personnages féminins principaux du roman (l'héritière et la complice du personnage principal) semblent mues par des motivations plus nobles, en tous cas moins utilitaristes ou matérielles que les hommes, ceux-ci n'agissant qu'avec la seule intention de maximiser leur profit.
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