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Critique de emilie5335


L'histoire se déroule dans les années 60 aux Etats-Unis, dans l'Ohio. Betty vit avec sa famille dans une maison délabrée réputée pour être hantée (les anciens habitants ont mystérieusement disparu et on trouve des impacts de balles dans tous les murs). Mais Landon Carpenter, le père de famille, n'est pas homme à se laisser impressionner par ce genre de détail. Il est un véritable poète qui sait métamorphoser un réel assez sordide en quelque chose de magique. Il ne cesse de revisiter la réalité grâce à ses histoires dont il abreuve ses enfants, en particulier Betty qui lui ressemble tant. Il puise pour cela dans un réservoir ancestral, celui du peuple Cherokee, dont il est issu. Betty est la seule de la famille pour laquelle cette ascendance se voit ce qui lui vaut le surnom affectueux de « petite indienne » de la part de son père et celui beaucoup moins sympathique de « sorcière » de la part de ses « camarades » de classe. La mère de Betty est blanche. Tous les enfants ont pris de son côté sauf Betty. Mais elle a surtout hérité de son père l'imagination, l'inventivité qui sauvent de toutes les situations. Betty ne raconte pas d'histoires mais elle en écrit. Elle croit au pouvoir des mots (les histoires les plus dures inspirées de la réalité, elle les enferme dans des bocaux qu'elle enterre dans l'espoir de les faire disparaître). Sans cela Betty n'aurait jamais pu continuer à aller de l'avant tant le monde qui l'entoure est hostile. Elle est victime de racisme à l'école (les autres sont persuadés qu'elle a une queue… ; les enseignants s'acharnent également sur elle) mais c'est surtout en tant que fille qu'elle ressent le plus de discrimination et de violence. Elle comprend très vite que ce statut est une malédiction même au sein de sa famille. Ce livre est un hymne à l'imagination, à la nature. Les histoires racontées, les images utilisées, la poésie de Landon notamment sont très belles mais le réel est vraiment sordide et c'est là que j'ai eu le plus de mal. L'histoire est inspirée de la vie de la mère de l'auteure et on a peine à imaginer que tout ça ait vraiment pu avoir lieu dans une même famille. le livre fait plus de 700 pages. Je suis allée jusqu'au bout grâce au personnage du père (même si j'ai eu par moments un peu de mal avec lui car, à force de modifier la réalité pour l'embellir, il finit par occulter les choses et on a envie de le secouer pour qu'il ouvre les yeux et aide ses enfants dans la détresse) et surtout à celui de Betty mais j'ai parfois dû me pousser à avancer tellement l'ambiance générale est plombante. Un beau livre mais qui demande un effort au lecteur et dont on ne sort pas indemne.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
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