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Critique de latina


« Bel-Ami »... ? Un bel ami, je n'en voudrais pas un pareil, en tout cas ! Personnage tout en façade, en rondeurs, en joliesse, en déclarations passionnées mais creux à l'intérieur, cynique, vide, de temps à autre se posant des questions sur la vie et la mort, mais finissant par déclarer : « C'est bête, tout ça ».

Oui, Maupassant m'a bien dupée avec son Georges Duroy surnommé « Bel-Ami » par des femmes désoeuvrées et contentes qu'un bel homme s'occupe d'elles. Car en ce 19e siècle finissant, la société bourgeoise et aristocratique ne pense qu'à l'argent, qu'au pouvoir, le tout agrémenté d'un batifolage de bon aloi. Georges Duroy se sert des femmes pour grimper dans l'échelle sociale, lui qui est fils de paysans de Rouen, qui n'a même pas de diplôme, qui est allé servir l'armée 2 ans en Afrique. Il se retrouve journaliste grâce à la rencontre d'un vieil ami, puis monte en grade grâce à la femme de cet ami. Et c'est l'engrenage, rien ne peut l'arrêter...D'intrigues amoureuses en guet-apens politiques, ce jeune homme encore pardonnable au début devient LE parvenu par excellence, et là, je l'ai détesté.

Et les femmes, me direz-vous ? Eh bien, les femmes, Maupassant n'est pas tendre avec elles ! Ce sont soit des vénales, soit des oies blanches... Il y en a une, quand même, qui attire l'attention, par son intelligence, son caractère posé et qui ne s'en laisse pas conter, et finalement, qui tombe dans le piège de notre « héros ». Même celle fidèle à son mari, « vierge de coeur », dégringole aussi, et de plus haut vu qu'elle semblait inattaquable.
Maupassant d'ailleurs excelle dans ses descriptions ! En voici une, je n'y résiste pas : « Elle était un peu trop grasse, belle encore, à l'âge dangereux où la débâcle est proche. Elle se maintenait à force de soins, de précautions, d'hygiène et de pâtes pour la peau. Elle semblait sage en tout, modérée et raisonnable, une de ces femmes dont l'esprit est aligné comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme. » Et encore une autre, allez, puis je me tais : « La soeur aînée, Rose, était laide, plate, insignifiante, une de ces filles qu'on ne voit pas, à qui on ne parle pas, et dont on ne dit rien ».
C'est tout dire...

Maupassant, je le connaissais, surtout dans ses nouvelles, et j'ai donc circulé dans « Bel-Ami » en terrain connu, avec un peu d'ennui par moments (oui, c'est vrai, il aurait pu expliquer cette ascension sociale sans scrupules en une nouvelle) mais aussi avec beaucoup de plaisir face à cette description sans fards de cette riche société. Ce n'est pas pour rien qu'il est devenu un « classique ».
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