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Critique de Symphonie42


Alice au pays des merveilles, Narnia, Ewilan… Les histoires de Portal Fantasy tournent généralement autour d'enfants qui passent de notre monde à un monde fantaisiste, plus ou moins merveilleux ou dangereux. Mais que se passent-ils quand les enfants reviennent ? Comment gèrent-ils ça ?

Eh bien, pas toujours très bien, entre ceux qui ont été traumatisés par l'expérience, et ceux qui, au contraire, ont trouvé dans cet autre monde une réalité bien plus proche de leur personnalité, et qui souhaitent donc à tout prix retrouver leur portail et repartir.

C'est bien tout le propos de Les portes perdues. On rencontre Nancy, une adolescente introvertie, incomprise par ses parents et qui trouve difficilement la place dans la société. Eh oui, l'asexualité n'est pas toujours comprise, ni même acceptée (et au passage, représentation pertinente et intéressante, puisqu'elle montre bien la différence entre asexualité et aromantisme, même si les deux sont parfois liées). Or, Nancy est justement passé par l'une de ces portes, vers un autre monde beaucoup plus compatible avec sa personnalité et ses besoins. Problème ; elle est revenue dans notre monde malgré elle, et doit composer avec ses parents qui désespèrent de la voir en couple et un monde beaucoup trop expansif pour elle, trop coloré, trop rapide. Et comme elle a trouvé un monde qui l'acceptait comme elle est, le retour et les peu de chances de repartir rendent l'acclimatation encore plus dure.

L'histoire se passe dans une école pour adolescents comme Nancy. Leurs mondes sont très différents les uns des autres, leurs problématiques aussi, mais les conséquences restent les mêmes. Pour ces adolescents mal dans leur peau, différents de la norme imposée par la société et/ou leurs parents (trop extravertis, trop introvertis, trop transgenres, trop « bizarres » etc.), il est encore plus difficile de vivre dans notre monde. Un point que je trouve aussi intéressant, c'est que la marginalité n'est pas un totem d'immunité : on peut être marginalisé parmi les marginaux, on peut être marginal ET quand même discriminer les autres etc…

Les thématiques et le pitch de base ne pouvaient que me parler. Je les trouve d'ailleurs beaucoup plus intéressantes que cette histoire de tueur en série au sein de l'école qui arrive comme un cheveu sur la soupe au milieu du bouquin. Comme il n'y a pas beaucoup de PNJ, on devine assez vite l'identité de l'antagoniste, et surtout, comme le récit est beaucoup trop rapide, on s'en fiche un peu des morts, qu'on n'a pas eu le temps de connaître. D'ailleurs, les personnages s'en fichent aussi, apparemment…

Et là, on arrive au principal point noir du livre : son rythme et son manque d'émotions. La novella est très rapide, très factuelle, les évènements s'enchaînent à toute vitesse, ce qui amène des réactions étranges de la part des personnages, dénuées de toute émotion. Personnellement, j'ai eu du mal à m'attacher ou à m'inquiéter pour les personnages, j'aurai bien aimé en apprendre plus sur eux et sur leurs histoires personnelles.

Pour finir, on pourra regretter l'absence d'implication de la protagoniste, même si personnellement, ça ne m'a pas spécialement dérangée. Nancy est en effet complètement passive (ce qui va avec sa personnalité et son monde personnel), elle nous permet simplement d'entrer à notre tour dans l'école, ce qui pourra ne pas suffire pour les lecteurices.

Bilan
J'avoue avoir peiné à accrocher avant la deuxième moitié du livre, la faute sans doute à un rythme trop rapide et une narration factuelle qui n'aident pas à appréhender l'univers et les personnages. Toutefois, les thématiques abordées (mal-être adolescent, marginalité…) sont particulièrement pertinentes avec l'idée de base.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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