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Critique de jeandubus


Etranges loyautés.

Cette fois c’est Laidlow qui prend la parole et nous entraîne dans sa lugubre folie. Son frère est mort. Renversé par une voiture. Un soir de beuverie. Jack, Jack Laidlow, n’accepte pas cette disparition et va tenter d’en comprendre le sens et la raison. Il part dans la ville où vivait Scott, son frère, pour interroger les gens et découvrir « la » vérité.


Bien entendu Brian Harkness, maintenant marié et Bobie un nouveau collègue, assurent l’incontournable contradiction .L’odieux inspecteur Milligan est curieusement mis en quarantaine par McIlvanney.

On est au début des années 80, Jack a « dans les quarante » et la main de fer de Maggie n’étreint toujours pas son cœur d’artichaut. Glasgow est inerte. Seuls les malfrats s’agitent un peu et faute de personnages récurrents chez les gentils constituent finalement l’unique corps social écossais manipulé par l’économie libérale. Triste réduction. Incroyable aveuglement…

Loin de sa femme Laidlow s’évertue à décevoir sa maîtresse. (On a du mal à comprendre d’ailleurs pourquoi ces femmes choisissent de vivre avec un flic alors même qu’elles connaissent les implications, soit par expérience soit pour avoir lu n’importe quel polar à deux balles.)

En tout cas, Jack se retrouve seul dans un appartement sans charme et sans provisions, à « enfiler des caleçons propres » (sic) à défaut de perles. Pur masochisme qu’entretient, fiévreusement et sans humour, tout son entourage.

Allez ! Mieux vaut aller enquêter et harceler les gens, compris la veuve au comportement hautement improbable plutôt que d’écouter les conseils d’apaisement de ses collègues. Le narrateur est un policier mais le roman ne l’est plus. Et c’est le policier qui est la victime…de ses fantasmes obsessionnels.

Il est clair que le train a déraillé, même si l’énigme du frère se transforme en conspiration, même si la case « Hôtellerie » du jeu de l’oie (de lois...) métaphorique reprend du galon entre deux stations dans les bars. (Seule concession à la loi qu’il fustige, Jack s’est mis au soda citron à la place du Whisky à l’eau lorsqu’il doit conduire une voiture : bravo !), on sent parfaitement arriver avec la conclusion la fin du personnage lui-même. Case 63, au plus loin des marges au plus près du trou noir.

Pas d’enterrement pour Jack qui poursuit son chemin sans nous… et revient vingt ans plus tard trainer son ombre dans les rivages noirs des librairies.

A lire les uns après les autres avec pugnacité.




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