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Critique de Gwen21


Derrière cette couverture kitsch - dont le choix de la part d'un éditeur aussi sérieux qu'Albin Michel m'échappe encore - se cache un roman décrit par le Daily Mail en quatrième de couverture comme "original, surprenant et intelligent", et pour une fois, j'adhère pleinement à cette recommandation.

"Un mari idéal" aurait pu être un sympathique roman de chick-lit - bien que la mode en soit quelque peu passée -, ou encore un désopilant concentré de gags potaches où une célibattante (une de plus !) aurait - dans l'ordre ou dans le désordre, peu importe - perdu l'amour de sa vie, gâché l'amour de sa vie, (re)trouvé l'amour de sa vie et/ou enterré l'amour de sa vie, tout en cuisinant des poireaux avec de la ficelle bleue ou en servant de mère porteuse à son meilleur ami homo, mais "Un mari idéal" est en réalité à des années lumière de tout ça.

"Original, surprenant et intelligent".

De nos jours, à Toronto, Canada.
Maya et Nick, couple de cadres dynamiques tendance hipster, ont accueilli des jumeaux, leurs premiers enfants. Mais ce qui devait être l'une des étapes les plus heureuses de leur vie commune creuse insidieusement depuis trois ans la tombe de leur amour. Quand ? Comment ? Pourquoi ?
Maya ayant fait le choix d'étouffer dans l'oeuf sa brillante carrière d'avocate pour se consacrer corps et âme à sa maternité et à l'éducation de ses poussins, Nick ayant endossé le costume trois pièces (justaucorps moulant, slip fluo et cape pailletée) du Super Papa protecteur et pourvoyeur de choses plus chères qu'utiles, leur quotidien de couple, leur sexualité, leur vie sociale, leurs sentiments, leur communication verbale ou non verbale, et leur vie de famille, tout va à vau-l'eau. Dans cette atmosphère étouffante et trompeuse de "famille parfaite" où chacun regarde défiler sa vie en spectateur écoeuré, Nick a alors une très mauvaise idée : se dégager de ce guêpier de manière pas très franche du collier...

J'ai passé un très bon moment de lecture (bien meilleur que ce à quoi je m'attendais pour être honnête) ; j'ai lu le roman d'un traite, ce qui fut facilité par le rythme cinématographique de cette oeuvre qui n'est ni une comédie (bien que j'ai souri et même ri à de nombreuses reprises), ni un drame (bien que j'ai éprouvé de la compassion pour les protagonistes). Au début, j'ai craint les stéréotypes avant de reconnaître à travers les manies de Maya et le comportement de Nick plusieurs de mes propres manies et des comportements identifiés dans mon entourage proche.

L'auteure n'a pas cherché à faire de ces personnages des êtres sensationnels ou particulièrement dignes d'intérêt, au contraire, ils sont chacun pétris d'autant de qualités que de défauts ; Leah McLaren a voulu disséquer avec sincérité la vie de ce couple pour mieux faire émerger des problématiques très actuelles et communes à de nombreuses familles. La perte de sens de la vie de couple, le manque de communication, la répartition des tâches, notamment au moment de l'accueil des enfants, le dilemme des femmes actives sous pression et menant de front maison et boulot... autant de thèmes qui m'ont intéressée et touchée parce qu'ils sont modernes et portent à la réflexion. Attention, pas de confusion, il ne s'agit pas du tout ici d'un roman social, Maya et Nick évoluent dans une classe aisée et il est probable que certains lecteurs jugeront leur histoire surjouée mais, en ce qui me concerne, c'est justement le choix de leur statut social et de leur environnement qui m'a paru audacieux de la part de l'auteure, qui prouve avec simplicité et sans jugement moral que réseaux et argent ne solutionnent pas tous les problèmes comme par magie.


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