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Critique de LaBiblidOnee


« Tout coureur, quelles que fussent ses aptitudes, émettait une affirmation personnelle à chaque fois qu'il courait. « Me voici », disait-il, « Voici ce que je fais. Je cours. C'est ce qui me rend différent. »


J'avais publié cette critique en août 2018, mais le fait de conseiller ce livre à quelqu'un récemment, et de compter depuis quelques années un marathonien dans la famille, m'a donné envie de vous en reparler. Ce roman raconte une grande course à pied organisée de Los Angelès à New York par un certain M. Flanagan, businessman, sur 5063 kilomètres à raison de 80 kilomètres par jours, 6 jours par semaine. Attirée par cette aventure en tant que sportive, je me demandais toutefois si mon intérêt pour ses coureurs et leurs aventures pouvait demeurer durant 650 pages.


« Quand on écrira un jour l'histoire de la Trans-America, elle sera à mi-chemin entre l'Odyssée d'Homère et Huckleberry Finn. »


Contre toute attente, mon intérêt n'a jamais faibli jusqu'à la fin. Tom McNab a signé un roman dans la lignée des "raisins de la colère" de Steinbeck : Tout comme pour le récit de ces agriculteurs américains migrant de petits boulots en petits boulots vers la terre promise, c'est la narration qui nous accroche et ne nous lâche plus : On VEUT savoir quelles aventures nous réservent les personnages profondément humains, comment chaque coureur va trouver les ressources en lui-même alors que les scientifiques prétendent que c'est impossible pour le corps humain, comment les coureurs ont pu avoir l'envie de tenter un tel challenge, mais aussi ce qui se cache derrière cette organisation complexe : Car pour traverser les villes, toute une logistique matérielle, des arrangements financiers et des magouilles politiques font que cette course ne tient qu'à un fil, prêt à se rompre à chaque ville-étape.


« Si vous tuez l'espoir, vous tuez la vie. »


Si les coureurs tiennent à achever cette course, c'est qu'en 1930 aux Etats-Unis les temps sont durs dans cet entre-deux guerres : l'argent manque pour survivre, et tous courent au sens propre après les prix de cette course. Ainsi, les coureurs les plus motivés et résistants donneront tout ce qu'ils peuvent pour aider l'organisateur de la course à la maintenir en vie jusqu'à l'arrivée, même si cela signifie participer à des courses improbables contre des chevaux pour amuser la galerie, porter des t-shirt étranges, s'entraider dans le désert, mettre hors de nuire l'équipe arienne qui représente ce nouveau parti briguant le pouvoir allemand, et prétendant avoir mis au point des coureurs de race supérieure, ou encore traverser la ville d'al Capone lui-même…


« Il faut mourir avant de pouvoir vivre ».


Les aventures se suivent et ne se ressemblent pas, dans cette épopée fantastique qui n'a pas fini de vous surprendre. Chaque personnage, qui nous livre peu à peu son passé et ses raisons d'être ici, nous devient de plus en plus attachant. Même le grand Flanagan qui, pour sauver cette course de la débâcle financière, engage ses coureurs au-delà de leur seuil de tolérance… Et pourtant, tout au bout de cette course et au bout d'eux-mêmes, il ne restera que le meilleur, ce qui transcende tout le reste : l'humanité. C'est pourquoi ce livre pourrait bien toucher un plus large public que seulement des sportifs aguerris.


« Ne sommes-nous pas tous des athlètes qui marchons sur la route de nos vies ? Mais pouvons-nous regarder en nos coeurs et dire sincèrement, comme ces coureurs, que nous avions mis tout ce que nous avions dans notre course quotidienne ? Regardez dans votre coeur, regardez dans votre âme, et posez-vous cette question. »


En ce qui me concerne, même si les exploits des personnages me semblaient inatteignables, je suis ravie de ne pas être passée à côté de ce roman. Ca tient parfois à rien que le destin mette sur votre route une lecture qui vous marque : une publication ancienne, une oeuvre oubliée, une heureuse réédition… Un régal de lecture où j'étais toute entière avec ces personnages, et que je recommande !


« On ne court pas seulement avec ses jambes. On court avec tout ce qu'on a. »
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