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Citations sur Stay gold (8)

article de Georgia Roberts dans la gazette du lycée
“Hillcrest n'est pas un lieu de haine. Point.
Ce qui s'est passé sur la scène du bal de rentrée puis dans les toilettes est absolument inacceptable, que ce soit dans notre lycée ou n'importe où sur cette planète. Les faits sont là, ne vous en déplaise : deux de nos camarades ont été désignées à la vindicte pour leur homosexualité, et un troisième a été passé à tabac. Nous ne saurons tolérer ces actes de haine., nous serons intraitables.
À quoi pensait Pony dans ses toilettes ? S'est-il demandé comment les gens pouvaient être aussi cruels ? Aussi haineux ? A-t-il cru qu'il allait mourir ?
Hélas, ce qui s'est produit hier soir arrive tous les jours aux personnes transgenres. La dernière étude du Trevor project aux États-Unis brosse un tableau bien sombre :
71 % des jeunes LGBT déclarent avoir subi des discriminations en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre ;
47 % des jeunes transgenres et non binaires ont déclaré été physiquement agressés ou menacés au cours de l'année écoulée ;
58 % des jeunes transgenres et non binaires ont déclaré avoir été dissuadés d'utiliser les toilettes correspondant à leur identité de genre.
Et la statistique la plus terrible :
39 % des jeunes LGBT ont sérieusement envisagé le suicide au cours des douze derniers mois, dont plus de la moitié des jeunes transgenres et non binaires.
Ces chiffres sont alarmants. Effrayants. Immondes. Mais après la soirée que nous venons de vivre, qui peut encore s’étonner qu'ils soient si élevés ? Nous devons faire changer les choses. Et c'est ici et maintenant que ça commence ; avec nous, les élèves de Hillcrest et les citoyens d'Addison.
Je ne peux m'empêcher de repenser au livre Outsiders, de S.E. Hinton (la meilleure lecture obligatoire de notre année de cinquième, selon moi). L'action se déroule à la fin des années 1960 et suit un groupe de jeunes garçons engagés dans une guerre des gangs, qui se bat à mains nues contre leurs ennemis. Dans ces années-là, se battre était le sommet de la virilité et de la maturité. Vous vous souvenez de Johnny, le personnage qui meurt, l'agneau sacrifié. Sur son lit de mort, Johnny écrit une lettre à son ami Ponyboy, une lettre l'implorant de rester comme il est car « ça, c'est de l'or ». Il fait référence à un poème de Robert Frost qui compare la jeunesse et l'innocence à de l'or, voué à disparaître avec le temps. La dernière volonté de Johnny est que Ponyboy conserve son innocence dans un monde de masculinité toxique. Et qu'il continue à s'émerveiller devant un lever de soleil. Ça, c'est de l'or.
J'aime à penser que notre regard sur la violence a évolué. Que la virilité ne se mesure plus à l'agressivité et à la force. Bien sûr, je ne dis pas là que la violence n'existe plus - elle s'est manifestée hier soir, dans les toilettes de l'hôtel. Mais violence et virilité ne sont plus nécessairement synonymes.
Si nous pouvons y croire (et nous devons y croire), alors que suggérerait Johnny à notre Pony, aujourd'hui ? De mon point de vue, la communauté transgenre n'est pas en quête de l'innocence - où peut se loger l'innocence lorsque les statistiques cités ci-dessus indiquent que les personnes trans vivent dans une crainte constante ?
Non, à présent, c'est de vérité que nous avons besoin. La difficulté n'est plus de garder sa simplicité, mais de savoir rester fidèle à soi-même. D’oser se dresser contre l'intolérance et l'inégalité. Contre le rejet de l'autre. La haine. La discrimination. Et même la violence.
Pony a dû nous cacher sa vérité. Des semaines durant, il nous a caché qu'il était trans, parce qu'il aspirait à une vie normale. Banale. Ordinaire. Peu de gens ont de telles aspirations, de nos jours.. Il voulait des problèmes anodins, ses notes, ses devoirs et ses petites copines. Il ne voulait pas s'inquiéter de ce qui lui arriverait dans les toilettes de son établissement. Il ne voulait pas que la première chose qu'on pense à son sujet concerne son genre. Et cela me brise le cœur de savoir qu'il était obligé de camoufler une telle part de lui-même pour pouvoir bénéficier d'une simple normalité.
Les personnes marginalisées telles que les membres de la communauté LGBTQIA doivent pouvoir prendre la parole et se montrer au monde. Et nous devons impérativement les aider, en leur garantissant la sécurité qui leur permettra de briller. C'est notre mission.
Toutes ces histoires de vérités doivent bien vous amuser, venant de moi. Je ne peux pas vous le reprocher : la vérité et moi entretenons un rapport complexe. Mais Pony m'a changée ; ce qu'il a enduré m'a changé. Le courage dont il a fait preuve en osant dévoiler sa vérité m'a émue. Alors dans ces lignes, je vous l'affirme : j'en ai fini avec les mensonges.
Reste comme tu es, Pony. Même si les autres se dressent contre toi, même si ta famille ne t'accepte pas, même si la fille que tu aimes ne veut pas de toi. Reste comme tu es, parce que tu es exceptionnel et que le monde finira par le comprendre. Il m'a fallu du temps, mais aujourd'hui je suis à tes côtés. Reste comme tu es, Pony. L'avenir a besoin de toi. Reste comme tu es même si tu souffres. Même si tu es seul. Même si tu as peur. Surtout même si tu as peur. Reste comme tu es, Pony car c'est de l'or, et tant de gens voudraient t'aider à briller.
Et n'oublie pas de t’émerveiller devant les levers de soleil. Ça, c'est de l'or.”
pg 406 à 408
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On me traitait de garçon manqué, et au fond, j'aimais bien ça - je ne voyais pas ce qu'il y avait de "manqué" chez moi, d'ailleurs.
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— Si je fais mon coming out ce soir, c’est pour soutenir Kelly et Taylor. Et tous les élèves LGBT. Quand on cache quelque chose, ça sous-entend que c’est mal, que c’est bizarre. Peut-être que, pour vous, les gens comme moi sont différents. Peut-être que, pour vous, nous sommes des dégénérés. [...] Mais il n’y a rien de bizarre chez moi, ni chez Kelly, ni chez Taylor. Et, maintenant que j’y pense, être « normal », ça n’existe pas. Nous sommes tous différents les uns des autres. Alors je ne veux plus me cacher.
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— Il y a quelque chose de confortable à vivre toute sa vie dans un seule endroit, je reconnais. Ça ne veut pas dire qu’il ne s’y passe rien.
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Tout ce qu'on peut faire, c'est s'aimer plus fort qu'ils nous haïssent.
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" C'est l'inconfort que je m'impose pour gagner en confort "
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J'ouvre les yeux et je découvre un spectacle incroyable. Georgia.
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Peu importe que je sois au milieu d'une piste de danse quasi vide avec de la musique trop forte ; je ferme les paupières, je repousse le chahut. Et pour la première fois, j'écoute mon cœur. Il ne me dit qu'une chose, encore et encore et encore. Je rouvre les yeux et pars à sa recherche.
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