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Critique de Pantasiya


Le premier tome des Hauts-Conteurs donnait l'impression d'être entré dans un nouveau restaurant et d'y découvrir un dessert tout simplement emballant! Pour celui-ci, après avoir gouté si favorablement au premier tome, on a la surprise de découvrir bien des changements:

1) Quantité très importante de titres, noms et surnoms des personnages, particulièrement en ce qui a trait aux personnages secondaires, figurants ou évoqués. D'autant plus que la façon de désigner chacun d'eux est variable : le titre, la fonction, le nom complet, mais souvent partiel (désigné tantôt par le prénom, tantôt par le nom de famille) en plus de tous les pronoms et synonymes utilisés. Au total, on compte plus d'une cinquantaine de noms propres uniquement pour des individus différents. Bref, dans ces conditions, on se voit obligé d'arrêter la lecture pour réfléchir : « c'est qui, ça, déjà? »… (voir dans les commentaires un petit index pour s'y retrouver).


2) Pour quiconque n'étant pas familier avec la ville de Paris, le même phénomène se produit quant aux lieux. Malgré le plan sommairement esquissé en début d'histoire, il est vite facile de se perdre dans le dédale de la narration des endroits cités (voir dans les commentaires un aperçu des lieux mentionnés).



3) Sachant que c'est Olivier Peru qui a composé les deux premiers chapitres, au même titre qu'il est l'auteur du premier tome, on est en droit de se demander pourquoi il a cru bon de présenter l'annonciation de la présence d'un traître dans le rang des Haut-Conteurs comme étant une primeur, étant donné que cela était clairement énoncé, déjà, dans le livre précédent. de façon incohérente, on assiste donc, au début de ce tome-ci, à cette révélation confiée au jeune Roland qui s'en voit étonné, choqué et bouleversé (démesurément, étant donné le peu de fraîcheur de l'information).


4) le personnage de Roland changera de comportement dans ce tome-ci. du haut de ses treize ans, le plus jeune porteur de la cape pourpre remet constamment en question les décisions et les actions de Mathilde. Citons sa répugnance à entrer illégalement dans une maison pour enquêter alors qu'il est question de vie ou de mort… au lieu de suivre le mouvement et de plonger dans l'action comme il le faisait dans le précédent tome, il questionne, rouspète, doute et tarde… À croire que ces quelques nuits d'aventures dans le tome un en ont fait un égal à son maître, Mathilde. Donc là où certains autres lecteurs ont loué la nouvelle « sagesse » et « maturité » du personnage, moi je n'y vois que l'inverse.


5) Un des personnages créé par Patrick Mc Spare, l'auteur du troisième au dernier chapitre de ce tome, a une double identité que seule Mathilde réussit à découvrir vers la fin de l'histoire. Et là se situe justement le problème : même le lecteur est pratiquement tenu à l'écart! Car les indices donnés sont très faibles : un homme masqué (indice très implicite), une blessure au bras… dans un contexte où l'action se passe à la Fête des Fous (alors que la population est costumée) et où une grande partie de la cinquantaine des personnages cités ont été blessés, voire occis, difficile de se rappeler qui donc, précédemment, affichait une telle balafre. L'information, bien que non essentielle à l'intrigue principale, aurait donc gagné à être beaucoup plus explicite.


6) Dans le premier tome, on découvre que des pointes de plume d'acier dissimulées dans la ceinture des Haut-Conteurs leur sert de projectiles lancés à main nue. L'efficacité du procédé était très questionnable, mais Mathilde avait assuré à son élève que lui aussi finirait par préférer ces « armes » à celles conventionnelles. C'était donc une promesse d'explication à venir. Celle-ci n'est pas fournie dans ce tome-ci. On assiste donc, sans éclaircissement, au lancer de la plume d'acier qui perce « profondément » un oeil, tuant ainsi l'adversaire (plutôt que de l'aveugler) et qui arrive même à traverser les vêtements pour se ficher fatalement dans le coeur d'un autre… Sans être versé dans l'artillerie, adhérer à l'idée qu'un morceau d'au plus 4 cm de long, avec un seul côté pointu puisse être lancé à main nu avec suffisamment d'adresse et de pression pour tuer autre chose qu'un souriceau relève de l'invraisemblable. Il faut savoir que même les fameuses « étoiles de ninja », ou « shuriken » sont considérés comme « relativement peu efficaces » (wikipédia)… Alors en ce qui a trait aux pointes de plume, l'idée aurait dû être associée, au minimum, à l'utilisation d'une sarbacane!


En conclusion, l'univers des Hauts-Conteurs, tel qu'il nous a été présenté dans le premier tome, a une toute nouvelle saveur ici. Si le premier volet présentait une lecture fluide tout à fait adapté à la littérature jeunesse dans un contexte similaire à celui de L'Apprenti Épouvanteur, cette fois un temps d'adaptation est nécessaire pour bien s'immerger dans ce nouveau contexte trempé d'intrigues politiques parisiennes.
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