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Critique de fanfanouche24


"Un homme arriva à l'âge de quarante ans et assuma la tristesse de ne pas avoir d'enfant. Il s'appelait Crisostomo. Il était seul, il n'avait pas eu de chance en amour et il avait le sentiment qu'il lui manquait la moitié de tout, comme s'il n'avait eu que la moitié des yeux, la moitié du coeur et la moitié des jambes, la moitié de la maison et des couverts, la moitié des jours, la moitié des mots pour pouvoir s'expliquer auprès des gens. (...)
Il se voyait à moitié dans son miroir parce qu'il se voyait sans personne à ses côtés. (...)
A l'intérieur de lui c'était l'infini, et peu ou rien de ce qu'il contenait ne lui servait de bonheur. A l'intérieur de l'homme l'homme tombait .(p. 13)"

Déjà de nombreux mois que j'ai fait cette très émouvante lecture... une découverte complète de cet écrivain, en fouinant au hasard de mes boulimies..En novembre 2016, je suis tombée sur ce très beau roman de Valter Hugo Màe , né en 1971, en Angola, d'origine portugaise...

Une histoire de solitude extrême; un homme, en manque absolu de paternité... se dit , à quarante ans "que puis-je faire" sur cette terre si je ne suis pas en mesure d'aimer , de protéger un enfant, de lui transmettre ce qui m'est cher... Crisostomo, notre protagoniste se sent incomplet...inachevé !

Une éternité... que je ne me suis pas retrouvée ainsi, le coeur au bord des larmes, au fil d'une lecture; les sujets abordés font la quintessence d'un bilan de vie sévère et authentique...

Qu'avons-nous fait ? Qu'avons-nous créé ? Qu'avons-nous transmis ?


"Il décida qu'il sortirait dans la rue pour dire à tous qu'il était un père à la recherche d'un enfant. Il voulait savoir si quelqu'un connaissait un enfant seul. Il disait aux gens qu'il vivait dans le quartier des pêcheurs, puisqu'il était un pêcheur, il disait qu'il n'avait pas eu de chance en amour, mais que les amours ratées ne détruisaient pas pour autant l'avenir. Crisostomo pensait que peut-être dans le village quelqu'un l'attendrait, quelqu'un qui serait la moitié de tout ce qui lui manquait. Et peu importait qu'on le trouve idiot, il n'éprouvait pas de honte et ses rêves étaient si puissants que chaque empêchement ne représentait qu'un petit retard, en aucun
cas un renoncement ou l'acceptation de sa folie. Il pensait que lorsqu'on rêve si puissamment la réalité en tire un enseignement. "(p. 15)
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