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Critique de Leo38000


Je connais bien le Vercors : sa magnifique géographie, son histoire émouvante.
Mes randonnées m'amènent souvent du côté de Valchevrières, Saint Julien ou La Chapelle en Vercors et c'est toujours avec émotion que je considère les nombreux monuments commémoratifs qui jalonnent le parcours du marcheur.
Cette « sacrifiée du Vercors » avec sa belle photo de couverture avait tout pour me plaire.
La 1ère partie plante le décor et les personnages d'une belle plume. On se prend au jeu. On est pris au jeu.
Puis tout devient rapidement plus plat et c'est finalement des personnages caricaturaux sans réelle consistance qui nous rendent compte de façon simplette et plutôt convenue de la complexité humaine annoncée.
Il y a bien sûr l'aristocrate chrétien, d'un autre temps certes, mais tellement droit et imbibé de valeurs patriotiques ! La photo de sa belle jument blanche viendra même orner son cercueil plus tard. La vraie grande classe à la française.
Un vieux pêcheur partage pain et fromage (du bleu de Sassenage évidemment) au bord de la rivière et ne quitte pas nos héros sans rappeler que Fenouil, le beau père de Duroy, est apprécié bien au delà de son Royans natal.
Il y encore un italien, beau et ténébreux, forcément. Vivant en marge parce que sur le plateau on n'aime pas les ritals.
L'inévitable journaliste américain est là aussi, sous les traits d'une photographe aventureuse ni laide ni belle, mais tellement féminine tout de même.
Et puis bien sûr il y a des résistants. Pas des communistes car sur le plateau on n'aime pas non plus les rouges. Mais de vrais héros. Mais comme on vous avez annoncé que rien n'est simple ce sont précisément eux aussi les salauds. Mais comme ils ont bien mérité de la patrie on les fera disparaître pour ne pas salir leur mémoire.
On est passé du convenu au conventionnel : on prétend nous faire comprendre que rien n'est simple en nous montrant que des héros peuvent aussi se comporter comme des criminels. Ce n'est jamais dans l'autre sens. On aurait pu évoquer un de ces flics zélés qui, chargés de rafler juifs ou communistes, prévenaient les familles avant de faire honnêtement leur devoir. Ou un de ces collabo au grand coeur genre Lacombe Lucien. Mais non on a toujours droit à la saloperie des héros ordinaires. Les gens ordinaires sont mesquins et veules, incapables de hauteur de vue ou de pensées. C'est une vieille rengaine bien connue qu'on espérait ne pas voir reprise par un spécialiste du cru plein de bonnes intentions.
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