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Critique de saphoo


L'histoire débute comme un conte de fée, tout réussi à cette jeune fille, son rêve se réalise, on l'envie, l'admire, la tranquillité semble s'installer comme les neiges éternelles. le lecteur admire la montagne et cette ascension de l'amour qui donne des ailes. Marion ira au delà de ses espérances, mais bien vite la monotonie rattrape ses rêves. le réveil n'est certes pas brutal, mais tout comme la fonte des neiges presque invisible, prenant conscience de ce fait quand la froideur saisit soudain l'être de ne plus être le soleil brillant de mille éclats.

La lente ascension de la connaissance de 2 êtres, l'ardeur déployée pour atteindre le sommet par cette volonté de vaincre, nous entraîne activement à tourner les pages pour connaître l'issue heureuse de cette montée vertigineuse tout comme cette lecture peut être qualifiée.

Un court récit, tonique, épuré mais sachant nous emporter à l'essentiel. Une belle balade dans les doutes de cette jeune fille, qui se cherche, cette main d'homme qui la guide un temps, puis Marion comprend que cet homme n'était que le guide de son besoin de s'accomplir plutôt que de s'assouvir d'un amour qui hélas n'est pas comme les neiges : Eternel. Désillusion, choc ou sage constat d'un sentiment qui s'évapore au fil des saisons. Cet enfant qui n'est pas venu soudé ce couple à jamais, leur passion qui a sans doute repris le dessus dans leur vie respective, plus forte plus tenace que l'amour. Savoir s'incliner face à la vérité sans éclats ni prétextes, simplement savoir dire : c'est fini. Point. Rien à comprendre ni expliquer.

C'est une triple histoire d'amour : celle des livres, de la montage, et de deux être follement passionnés.

Faire partager sa passion dévorante, au risque de devoir empiéter sur cette terre dévastatrice.

Page 52 : Je ne sais pas quel est le privilège le plus grand. Celui de partager, ou celui d'avoir à soi ?

Marion aime la montage, et bien sûr elle ne pouvait que tomber sous le charme de cet amoureux incontesté de celle-ci. le récit nous offre généreusement des beaux tableaux à se délecter.

Page 54 : “C'était la pleine lune. C'est peut-être à ce moment là que la montagne est la plus belle. Tellement présente, et en même temps tellement fantomatique dans cette lumière de film fantastique. Les croupes de mélèzes, le plan de l'Aiguille, le reg de Pierre Pointue en noir et blanc, mais aussi l'arête des Cosmiques, le Tacul, le Maudit, le Dôme… et le glacier des Bossons, en dessous, qui cascade jusqu'au village dans un délire de séracs blafards. C'est où, la voie Marion ? “

Page 83 :”Il faisait grand beau, et j'ai senti le miracle opérer dès qu'on a eu quitter le Grand Balcon et tourné le dos au monde de la balade ordinaire. Sur le sentier, j'étais encore dans la vie normale ; en montant vers le glacier des Nantillons, sous le ciel très pur et pâlissant d'une aube d'octobre j'entrais dans les livres de mon père , les livres qu'on sortait avec respect, après avoir demandé la permission, de la bibliothèque de noyer auburn ; les livres aux pages écrues et à la couveture enrichie d'une belle photographie en gris et blanc, les livres dont l'odeur de papier doucement vieilli semblait emplir la chambre dans la lumière blonde de la lampe de chevet. “

L'auteur a su nous retenir dans ces paysages et cette atmosphère hivernale mais malgré tout cocoon. On ressent le froid nous pincer la peau, mais on hume les odeurs pures et vivifiantes des mélèzes, la lumière éblouissante nous requinquer.

Page 88 : " J'aime bien l'hiver. Je crois que quand on aime la nature on aime l'hiver. du moins le vrai, celui d'ici, dans les montagnes ; parce que la grisaille et la pluie lancinante qui durent des semaines, merci bien... Non, ici, hiver ça veut dire les Aiguilles tout emmitouflées, les mélèzes tout givrés, les lumières des magasins dans les rues toutes blanches le soir, le vrai pays du Père Noël... "
Lecture tendre, et attendrissante, une leçon de vie aussi, savoir aimer et désaimer sans heurts mais avec sincérité et pureté voire même sagesse et prudence tel un montagnard qui sait que la montage se mérite tout autant que l'amour, le tout avec respect.





Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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