Faire le garçon de
Jérôme Meizoz se tient sur la limite déjà floue des genres. Entre le roman, la poésie, la recherche journalistique, ce texte dresse le portrait « du garçon », jeune homme dont le métier frôle la prostitution. On découvre entre ROMAN et ENQUÊTE (deux phases entrecroisées du texte) ce que fait actuellement le garçon et ce qui a pu construire son identité.
Le style neutralise le relief du jeune homme, gardant son anonymat, sans en faire un personnage apathique auquel on ne peut s'attacher. Certains poèmes (notamment Boxe) sont de vrais chefs-d'oeuvres, contrastant avec les citations glaçantes du monde actuel sur les genres. Sans être moralisateur, le texte s'oriente vers une légèreté libre de l'individu dans un milieu qui tend à l'intégrer dans une structure exclusive et manichéenne, celle de la masculinité.
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