Dans ce monde, il y a de moins en moins de gens disposés à écouter, tous veulent parler, tous ont quelque chose à dire.
Le vieillard navigue sur la mer de la désolation, son embarcation est sur le point de couler, mais pas dans l'eau, dans l'angoisse.
Mais la vie se publie à chaque pas que nous faisons ; Dieu est un éditeur anxieux. Tout ce que nous faisons, disons, pensons, sont de pauvres manuscrits, des éditions bon marché d'un roman dont nous nous croyons le protagoniste alors que nous ne sommes que des spectres, ombres d'un personnage sans cesse en construction.
Nous naissons par l'effet du caprice d'autrui, par conséquent, nous ne devons à personne la vie qu'on nous a donnée, la seule dette qui soit est celle de la vie que nous n'avons pas vécue.
L'histoire vivante s'impose et ce qui doit arriver arrivera, toujours.