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Critique de pve735


pve735
26 septembre 2020
Bartleby est plutôt une fonction qu'un véritable personnage. À la première lecture, je ne peux m'empêcher de le comparer à une sorte de pulsion inconsciente et parasitaire, une sorte de blocage mental. Il n'est pas doué d'une vie propre, il n'existe et ne survient qu'à cause de la charité, et même charité n'est pas le bon mot, l'incompréhensible bonasserie du Narrateur qui s'exprime à la première personne et dont on ne connaît pas le nom. Dindon, Lagrinche et Gingembre ne forment aussi qu'une sorte d'extension du Narrateur. Dindon et Gingembre existent comme entités opposées, et servent comme arrière-plan à la vie de bureau.
La Narrateur se sent « désarmé », déconcerté d'une façon extraordinaire face à son employé qui préférerait pas faire ce qu'on lui demande. Il passe toute sa vie au bureau et se nourrit de biscuit au gingembre. Silence et refus obstiné, enfermé dans un austère réserve intimidante, mais doux, sans volonté de confrontation, une tête de mule, polie. Il est rêveur, nonchalant, d'une douceur exquise, mais ferme dans ces convictions. Bartelby meurt en prison assez rapidement après être séparé du Narrateur, comme s'il n'avait pas d'existence propre et ne pouvait exister que dans la fonction de déranger le Narrateur.
Un récit court, bien construit et intéressant malgré le fait qu'il ne se passe presque rien. Ça manque un peu de folie, un peu de péripétie, un peu de magie, mais c'est un récit que je retiens comme un bon moment de lecture.
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