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Critique de Emnia


Emnia
02 février 2014
Extrêmement sombre, Monocyte dépeint un futur dans lequel la terre, vaste lande désolée, sert de champs de bataille à des guerres sans victimes ; un monde dans lequel les humains ont été, depuis bien longtemps déjà, réduits à l'état de bétail.

Deux races d'immortels se font face, deux races vampiriques que l'ange de la mort, Azrael, souhaitant rétablir la fin nécessaire de toute chose, décide d'exterminer en leur envoyant le tout puissant Monocyte, créature borgne n'ayant pour seule raison à ses actions la promesse d'Azrael qu'il lui serait enfin permis de mourir.

Monocyte est avant tout une expérience visuelle. Ce sont les illustrations de menton3 se déployant souvent en de superbes doubles pages sur lesquelles le texte est réduit à quelques lignes éparses, qui marquent le lecteur. Une impression que vient renforcer son format inhabituel (environ 35 x 24 cm).

De nombreux invités ponctuent le récit de chapitres complémentaires, de style souvent diamétralement opposé à celui de menton3 (Ben Templesmith, David Stoupakis et Riley Rossmo parmi d'autres se sont prêtés à l'exercice), qui offrent aux lecteurs de multiples visions couleur d'un monde que menton3 peint en noir et nuances de gris sur fond de symboles alchimiques. Ces pages viennent à la fois combler les nombreuses ellipses du récit et en éclairer la symbolique. Ces adjonctions se poursuivent dans les galeries placées à la fin du volume dans lesquelles toute une série d'artistes explorent l'univers du comic. On retrouve une partie de leurs réalisations dans l'anthologie Tome 1 : Vampirism (44Flood, 2013).

Le récit pourrait presque paraître simpliste ou trop bref s'il n'était porteur d'une symbolique aussi complexe dont on ne saisit le sens, la genèse et les ramifications au sein de l'univers de l'artiste qu'à la lecture d'Ars Memoria (Prudentius, 2009), comic autoédité dont plusieurs pages ont été intégrées à Monocyte, qui narre la naissance de celui qui deviendra Monocyte. Memory collectors (2014, IDW/44Flood) prolonge également cet univers.

menton3, illustrateur de génie, est également un compositeur et musicien extrêmement talentueux. On lui doit ainsi la bande-son du comic réalisée sous le nom de son projet solo Saltillo et portant elle aussi le titre de Monocyte, album de trip hop marqué par l'omniprésence du violoncelle, dans lequel apparaissent des citations du comic. Je connais cet album par coeur et il me semblait, à la lecture, connaître déjà la voix d'Azrael et l'entendre réciter les phrases clefs du récit.

Monocyte est un titre excellent même s'il est, il faut le reconnaître, d'un abord difficile. Il m'a fallu deux tentatives pour en venir à bout. le niveau de langue et certaines tournures alambiquées peuvent être rebutants pour le lecteur qui n'a pas la chance d'être parfaitement bilingue. Ce titre n'existe pour le moment qu'en anglais et sa particularité me laisse dubitative quant à une éventuelle traduction.

Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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