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Critique de Symphonia2


Ce premier tome est agréable à lire. C'est un bon début. Il pose les bases et le contexte dont est issu le personnage principal et narrateur, Pierre de Siorac. le roman nous raconte des événements historiques violents, confus – la guerre entre catholiques et protestants – mais pour une fois, du point de vue de la province.


J'ai déjà lu des romans sur cette même période, passionnante et violente à la fois, mais ils se passaient tous plus ou moins à Paris. C'est évidemment oublier la province qui a vécu ce conflit, différemment certes, mais qui l'a vécu.
C'est ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre. Bien sûr on entend parler de Catherine de Médicis, des rois, Henri II et Charles IX, mais le roman se concentre principalement sur la manière dont la campagne périgordine a vécu au cours de cette période. Et c'est particulièrement intéressant. On voit concrètement comment les campagnes et les villages étaient organisés. On se rend compte de la dureté de la vie dans ces régions. La misère parfois, le manque de travail pour certains, l'aisance pour d'autres, les liens entre seigneurs et les plus petites gens, le manque d'éducation des paysans, l'importance de la religion et des superstitions. Je me suis aussi vraiment rendue compte du fossé et de la distance géographique immense qui existait entre Paris et le reste de la France. Voilà une citation qui représente bien la réalité du royaume:
« Pour la plupart des Périgordins, le Roi était un personnage lointain que nul, sauf quelques nobles, ne verrait jamais, et qui comptait peu dans leur vie quotidienne, sauf au moment où les officiers royaux exigeaient d'eux la taille. Mais pour les réformés qu'il foulait sans merci, Henri II avait tout autant de réalité que les brodequins, l'estrapade, le chevalet, la flamme qui jaillissait des fagots ou la fumée qui répandait sur les villes l'odeur infecte de la chair brûlée. »

Un autre point que j'ai vraiment aimé et qui donne encore plus de réalisme au récit, c'est que l'auteur utilise le langage régional de l'époque. Il utilise le parler local du Périgord. Et c'est une idée géniale. le ton est tellement particulier que l'on se prend dans l'histoire tout de suite. On a parfois droit à des expressions assez drôles et imagées. Voici quelques exemples de termes typiques que j'ai notés: une « garce » pour dire une femme, un « pitchoune » pour bébé ou encore un « drole » pour enfant.
J'espère que l'auteur gardera ce ton et ce langage dans les tomes suivants car cela donne encore plus de caractère à cette oeuvre qui traite d'une période qui a pourtant été vue et revue.

C'est un premier tome prometteur, qui a l'originalité de nous plonger dans le monde campagnard du XVIème siècle et de nous montrer un point de vue que je n'ai pas souvent eu l'occasion de rencontrer dans mes lectures traitant de cette époque.
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