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Critique de kouette_kouette


Pierre de Soriac est né au printemps 1551 dans le Périgord, d'un père noble protestant et d'une mère catholique.
Il nous conte l'Histoire depuis la fin du règne de François Ier (1515-1547) jusqu'à sa majorité, c'est à dire ses 15 ans avec l'aide du « livre de raison » qu'a écrit son père.

On peut y découvrir l'Histoire du règne d'Henri II (1547-1559) et le début de règne de Charles IX sous la régence de Catherine de Médicis.
On peut y découvrir les bisbilles entre papistes et huguenots qui se transforment en guerre civile avec l'aide des couronnes de France, d'Espagne et d'Angleterre.
On peut y découvrir les us et coutumes du Périgord courant XVIe. Ce temps où les catholiques avaient 50 jours fériés pour célébrer des saints. Où le vinaigre était le meilleur désinfectant (ou en langage de l'époque : « fort contraire de tout venin, et garde le corps de pourriture ») et l'huile de scorpion (scorpions marinés, huile de noix, vin blanc) était en vogue pour soigner la peste en faisant vomir le malade ; peste qui, visiblement, est le « noir » dans « Périgord noir ». Où la future mariée enjambait le manche d'un balai en allant rejoindre son futur époux devant le curé pour s'assurer vingt ans de félicité, et n'oubliant pas de replier son annulaire pour ne pas que son époux puisse passer l'alliance et ainsi signifier qu'elle entendait être maîtresse en son logis et commander à son conjoint. Où les jeunes hommes apprenaient encore à manier l'épée mais aussi à tirer à l'arquebuse.

(Petite parenthèse pour inviter ceux qui ont aimé « La colonne de feu » de Ken Follett à lire ce Fortune de France qui se déroule à la même époque. Parce que...)

Si pour vous, tout ceci n'est pas une découverte ou ne vous intéresse pas vraiment, croyez-moi, il vous reste à découvrir le langage créé par Robert Merle pour mieux seoir au XVIe siècle. Il introduit quelques mots de la langue d'Oc qui était celle utilisée dans le Périgord mais il utilise un langage qui nous donne l'impression de voyager dans le temps tout en restant compréhensible pour nous, avec notre langue moderne.
En sortent des expressions telles que « Je suis fort tympanisé de vos hurlements » ou « Ce qui me dragonne l'âme... ». Sans parler des verbes utilisés différemment comme « Allez vous dépuer » ou « être impatienté ».
Ou des formules transformées par l'époque. Ainsi notre « logé, nourri, blanchi » se traduit en « le pot, le feu et le logis ».
Et ça, c'est délectable.

De savoir qu'il y a douze autres tomes me met carrément en joie.
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