Edition originale : 1932
Première édition française : 1976
Temps de lecture : environ 3h30 pour un lecteur moyen (300 m/m)
Un mot sur l'auteur :
Abraham Merritt est un auteur de fantastique américain né en 1884 et mort en 1943. Il est peu connu en France (et assez peu connu tout court). L'écriture était pour
lui un passe-temps (
Merritt était journaliste talentueux et très bien payé).
Lovecraft, qui est un de ses contemporains, s'inspira de la plume de
Merritt.
Synopsis :
Années 30. Un mafieux, Ricori, fait appel à un grand médecin, le Docteur Lowell, pour déterminer ce qui a tué un de ses sbires. Les deux hommes s'associent alors pour lutter contre une sorcière envoûteuse de poupée, Madame Mandilip.
Que faut-il en retenir ?
Ce qui marque assez rapidement, c'est la construction du roman. On est, en réalité, moins en présence d'un roman d'horreur-fantastique que d'un roman policier. Structurellement, c'est une enquête méthodique, raisonnée, qui permet au fur et à mesure de remonter jusqu'à la « criminelle ». Au-delà de la structure, c'est la personnalité même du héros, le Docteur Lowell, qui est rationaliste : quelles que soient les preuves de magie auxquelles il sera confronté, il cherchera infailliblement une explication scientifique… Et je dois admettre que, personnellement, je me reconnais dans ce personnage. Ce qui passait pour de la magie hier, est totalement expliqué aujourd'hui et ce que nous ne comprenons pas encore à ce jour trouvera nécessairement un éclaircissement futur.
Dans la forme, on retrouve tout à fait le style fin 19e / début 20e de ce genre de littérature. C'est précis, parfois copieux, avec un vocabulaire choisi.
Notons que le livre a été adapté d'une piètre manière au cinéma (par
Tod Browning) en 1936.
Pour conclure :
Un roman agréable, qui se lit vite et dont l'histoire de sorcellerie est bien ficelée. Néanmoins, on se trouve plus dans le fantastique que dans l'épouvante.
« Chucky » ou « Annabelle » reprendront ce thème de la poupée « animée » (au sens littérale = qui est dotée d'une âme).