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Critique de Mimeko


Bienvenue à Peyton Place, cette petite ville américaine typique à la fin des années 30. On y fait la connaissance d'Allison une jeune fille au physique qu'elle pense un peu terne, plus intéressée par la lecture que la fréquentation de ses amies, sauf celle de Selena, une jeune fille déjà sensuelle, qui vit dans la partie misérable de la ville. Et enfin il y a Constance, mère d'Allison, qui se prétend veuve, mais qui n'a en fait jamais été mariée, Allison est donc une fille illégitime.
Sur une dizaine d'année, le roman de Grace Metalious nous permet de faire connaissance et suivre le destin de ses trois personnages principaux, dans une petite ville qui, sous ses aspects proprets et bien comme il faut, va révéler les agissement et des situations dérangeantes, en contraste total avec la bienpensance affichée.

Peyton Place, pour certains cela peut évoquer un feuilleton un peu neuneu, où l'on suivait les aventures amoureuses de plusieurs couples d'amis ou voisins..........mais s'attendre à ce style d'histoire dans ce roman serait une grave erreur.
Paru en 1956, le roman a fait l'effet d'une bombe, et à juste titre, car il fait voler en éclat l'image parfaite que l'Amérique souhaitait afficher, une société blanche de classe moyenne, des filles destinées à être de parfaites épouses...au contraire le roman dénonce l'anathème qui pourrait être jeté sur la femme adultère, qui pour l'éviter, s'enferre dans des mensonges de plus en plus pesants, la collusion des notables - issus des vieilles familles installées de longue date - qui confondent la gestion des affaires de leur ville avec leurs propres affaires, la mise à l'écart des zoniers, les pauvres, parqués dans un quartier, que l'on ne souhaite pas trop améliorer de peur qu'il n'attire encore plus de pauvres, et surtout une approche directe et frontale de la sexualité, de l'inceste et de l'avortement, thèmes oh combien douloureux pour une Amérique puritaine qui préfère les enfouir et souffrir plutôt que les affronter.

Dans la postface, Ardis Cameron écrit : Des millions d'américains s'en délectèrent (du roman) ouvertement. Ils se reconnaissaient dans les scènes du roman, dont les aspects choquants leur permettaient de prendre du recul sur leur propre intimité. "Je suis sûre que vous parlez de ma ville, écrivit une lectrice à Grace Metalious. J'habite Peyton Place". Comme pour lui confirmer qu'elle n'avait pas exagéré les turpitudes des petites villes, une autre lectrice lui confia :"Si vous trouvez que ce qui se passe à Peyton Place est moche, vous devriez venir voir ma ville".
Tout est dit, je recommande ce roman que j'ai dévoré, un texte qui a été très dérangeant en son temps et qui a gardé toute sa force grâce à l'écriture efficace de Grace Metalious.
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