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Critique de 1966GT
Dès le début, et instantanément, l'écriture de l'auteur se révèle chatoyante et entraînante. Elle saisit le lecteur à la manière de celle du poète ou du romancier. Elle dévoile également la précision du journaliste d'investigation. C'est ainsi que l'historien Olivier Meuwly, tout en donnant de l'ampleur à son récit biographique – qui se lit donc comme une nouvelle romancée –, invite le lecteur à faire la connaissance d'une personnalité suisse fort méconnue et grandement oubliée des manuels scolaires et des recueils d'histoire. Et tout cela dans un florilège de détails qui tient superbement bien la route en 13 chapitres courts mais denses sur quelques 64 pages seulement ! Illustrations comprises ! Une belle prouesse historiographique !
Cet opuscule bien présenté m'a fait découvrir un homme hors du commun, cet « Inventeur de la Suisse moderne », le génial Ignaz Paul Vital Troxler (1780-1866), au travers d'un parcours de vie à la fois chaotique et passionnant. Parmi les nombreuses tâches qu'il a accomplies, je me suis concentré sur sa participation scrupuleuse et déterminante au niveau du développement politique de la Suisse au XIXème siècle, ce renouveau qui a construit et qui reste le fondement du système fédéraliste suisse…
Le personnage Troxler, à la fois complet et complexe, avec ses multiples casquettes, ne laisse pas indifférent. Successivement, et même parfois, si ce n'est la plupart du temps simultanément, médecin praticien, ophtalmologue, scientifique, philosophe, journaliste, pamphlétaire, pédagogue, professeur, recteur d'université (Bâle), politicien, il compte parmi ses proches connaissances et amis, les philosophes Schelling et Hegel, mais aussi le compositeur Ludwig van Beethoven et le penseur suisse Johann Heinrich Pestalozzi, entre autres… Et cependant, Troxler n'a pas toujours été bien accueilli dans sa propre patrie, et surtout pas dans sa petite ville natale de la campagne lucernoise, Beromünster, dont les autorités voient d'un mauvais oeil cet intellectuel novateur et progressiste. Sans oublier, les médecins concurrents qui ne supportent pas et jalousent la notoriété obtenue par ce brillant praticien. Dans un tel environnement délétère, Troxler est souvent forcé à s'éloigner le mère-patrie et de son lieu de naissance pour rechercher un air plus respirable et un refuge propice à la réflexion auprès de ses amis sûrs à Vienne en Autriche.
Il fallait bien cela pour apporter quelques innovations à la turbulente Helvétie de ce XIXème siècle non moins bouillonnant ; et spécialement au niveau de l'agencement institutionnelle et politique d'un pays en pleine mutation moderniste. C'est donc en exil que Troxler retrouve la sérénité pour retourner en Suisse où il va participer activement à l'introduction, dans l'État fédéral nouvellement établi, de la nouvelle constitution largement inspirée de celle des États-Unis d'Amérique. Sa contribution va également porter sur l'organisation du Parlement fédéral en proposant l'introduction d'une chambre des Cantons à côté de celle du peuple avec les mêmes pouvoirs. Les interventions de Troxler dans le renouveau de la Suisse sont toujours en vigueur dans le paysage du fédéralisme helvétique. Mais cet héritage, peu le connaisse ou le reconnaisse… En effet, malgré ces interventions qui frisent le génie, aujourd'hui encore, cet homme d'exception reste anonyme et même ignoré. Mais, n'est-ce pas ce qu'il a recherché, menant une existence, certes bien remplie, mais plutôt dans la discrétion et la modestie ? Pourtant, reconnu de son vivant, il fut vite oublié. Et c'est bien dommage ! Heureusement, Olivier Meuwly vient remédier à ce manque, à ce manquement…
Un ouvrage court mais dense qui invite le lecteur à aller encore plus loin dans la connaissance d'un homme exceptionnel à une époque de grands changement.
Merci aux Éditions Infolio avec sa collection Presto qui remet au goût du jour des personnalités suisses illustres ou méconnues dans une synthèse la plus efficace possible pour un public le plus large possible.
Cet opuscule bien présenté m'a fait découvrir un homme hors du commun, cet « Inventeur de la Suisse moderne », le génial Ignaz Paul Vital Troxler (1780-1866), au travers d'un parcours de vie à la fois chaotique et passionnant. Parmi les nombreuses tâches qu'il a accomplies, je me suis concentré sur sa participation scrupuleuse et déterminante au niveau du développement politique de la Suisse au XIXème siècle, ce renouveau qui a construit et qui reste le fondement du système fédéraliste suisse…
Le personnage Troxler, à la fois complet et complexe, avec ses multiples casquettes, ne laisse pas indifférent. Successivement, et même parfois, si ce n'est la plupart du temps simultanément, médecin praticien, ophtalmologue, scientifique, philosophe, journaliste, pamphlétaire, pédagogue, professeur, recteur d'université (Bâle), politicien, il compte parmi ses proches connaissances et amis, les philosophes Schelling et Hegel, mais aussi le compositeur Ludwig van Beethoven et le penseur suisse Johann Heinrich Pestalozzi, entre autres… Et cependant, Troxler n'a pas toujours été bien accueilli dans sa propre patrie, et surtout pas dans sa petite ville natale de la campagne lucernoise, Beromünster, dont les autorités voient d'un mauvais oeil cet intellectuel novateur et progressiste. Sans oublier, les médecins concurrents qui ne supportent pas et jalousent la notoriété obtenue par ce brillant praticien. Dans un tel environnement délétère, Troxler est souvent forcé à s'éloigner le mère-patrie et de son lieu de naissance pour rechercher un air plus respirable et un refuge propice à la réflexion auprès de ses amis sûrs à Vienne en Autriche.
Il fallait bien cela pour apporter quelques innovations à la turbulente Helvétie de ce XIXème siècle non moins bouillonnant ; et spécialement au niveau de l'agencement institutionnelle et politique d'un pays en pleine mutation moderniste. C'est donc en exil que Troxler retrouve la sérénité pour retourner en Suisse où il va participer activement à l'introduction, dans l'État fédéral nouvellement établi, de la nouvelle constitution largement inspirée de celle des États-Unis d'Amérique. Sa contribution va également porter sur l'organisation du Parlement fédéral en proposant l'introduction d'une chambre des Cantons à côté de celle du peuple avec les mêmes pouvoirs. Les interventions de Troxler dans le renouveau de la Suisse sont toujours en vigueur dans le paysage du fédéralisme helvétique. Mais cet héritage, peu le connaisse ou le reconnaisse… En effet, malgré ces interventions qui frisent le génie, aujourd'hui encore, cet homme d'exception reste anonyme et même ignoré. Mais, n'est-ce pas ce qu'il a recherché, menant une existence, certes bien remplie, mais plutôt dans la discrétion et la modestie ? Pourtant, reconnu de son vivant, il fut vite oublié. Et c'est bien dommage ! Heureusement, Olivier Meuwly vient remédier à ce manque, à ce manquement…
Un ouvrage court mais dense qui invite le lecteur à aller encore plus loin dans la connaissance d'un homme exceptionnel à une époque de grands changement.
Merci aux Éditions Infolio avec sa collection Presto qui remet au goût du jour des personnalités suisses illustres ou méconnues dans une synthèse la plus efficace possible pour un public le plus large possible.
