Nos yeux se sondent et s'émerveillent de ce que tout cela veut dire. Nous allons nous donner entièrement l'un à l'autre. Sans barrière, sans retenue, sans crainte. Juste avec amour et dévotion.
Je ne t'aime pas seulement car tu fais vibrer mon cœur. Je t'aime surtout car nous avons une histoire. Notre histoire. Elle a beau être cabossée de partout, je sais ce que j'ai vu en toi cette nuit-là. Je t'en ai peut-être voulu et c'était légitime à ce moment-là, mais j'ai toujours su que c'était toi. Ne me demande ni pourquoi, ni comment, je ne saurais te l'expliquer. Tout ce dont je suis consciente, c'est que les levers du soleil ne valent rien si je ne les partage pas avec toi. Que les étoiles dans le ciel ne brillent vraiment que si tu es à mes côtés. Sinon, elles me paraissent aussi fades qu'insipides. Quant à mon cœur, il ne bat régulièrement que si tu te trouves dans la même pièce que moi.
Je n'ai pris aucun plaisir à te rendre la monnaie de ta pièce. C'était nécessaire pour que je continue à avancer. Que je trouve un semblant d'espoir à ma vie. Pendant longtemps, je me suis imaginée que ça irait mieux après. Qu'une fois que la page serait tournée, je parviendrais à rencontrer quelqu'un de bien qui me rendrait heureuse.
Il n'y a rien de pire que de ne pas savoir quoi faire. D'hésiter entre deux perspectives.
On va devoir donner le change et ce ne sera pas pour le plaisir. C'est notre job qui nous l'impose. On est en représentation. Un sourire, c'est dix places de vendues.
On devrait toujours avoir le choix, Célia. Seulement parfois, la vie fait que nous n'agissons pas de la bonne manière. Chaque décision est importante dans le sens où elle aura ses propres conséquences.
Quand on n'a pas de vie privée, il n'y a rien à protéger.
Pleurer ne me permet pas simplement de lâcher les vannes et de laisser ma colère couler si fort qu'elle en sera forcément diminuée le lendemain. Non, c'est bien plus fort que cela.
Le lendemain de mes dix-huit ans, mon cœur s'est brisé en mille morceaux. L'idée de me venger me permettait d'envisager pouvoir en recoller les débris tout en recommençant à espérer qu'un futur m'attende quelque part. Aujourd'hui, je m'aperçois que le pansement s'est relâché et que tout s'est à nouveau éparpillé dans ma cage thoracique.
Je pourrais partir. Renoncer. Je ne suis pas quelqu'un de fier ou d'orgueilleux. Le malheur n'a rien à voir avec ces deux sentiments. J'essaie juste de sortir la tête de l'eau, de faire les bons choix et de réparer les mauvais.
Avant, je ne subissais pas la loi de la jungle. Les jeux de pouvoir. Ici, celui qui s'en sort est celui qui gouverne. En intégrant ce fichu bahut, il m'a fallu quelques heures à peine pour le comprendre. D'un côté, il y a les carnivores. De l'autre, les herbivores. Mon arrivée a volé toute ma stabilité d'avant. Si je voulais m'en sortir, il fallait que je morde et que j'incise. Ce que j'ai fait tout en me jurant de garder mes idéaux bien cachés au fond de mon cœur.