La terre vue du ciel, au déclin d'une brûlante journée de saison sèche.
Le ciel d'abord : espace infini de clarté aveuglante, géhenne de flammes blanches incendiant l'univers, vibrante photosphère solaire, sans orientation ni limites apparentes autres que le fond moins lumineux de la terre, cette oasis d'ombre relative, suprême refuge des êtres vivants...
La terre : assise limitée du ciel sans limites, disque boursoufflé de matière glauque, aux horizons fuyants et fondus dans la fournaise céleste, îlot de sombre verdure où l'oeil douloureux se pose, ébloui, où la vie se cache au ras du sol boisé, sous l'épais rideau de la jungle souveraine...
Dans la tremblante luminosité de l'atmosphère en ébullition, la vue embrasse une aire tout à la fois immense et infime de la planète, un fragment d'antipodes, un décor d'Asie : les hautes plaines reculées de l'Indochine centrale.