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Critique de pleasantf


Quelques mois après l'inauguration très controversée du Bouquet de Tulipes, l'oeuvre monumentale de Jeff Koons, installé dans les jardins du Petit Palais à Paris, Yves Michaud revenait sur cette affaire pour en démonter les ressorts cachés.
L'auteur fait partie des opposants à ce projet et son essai est donc particulièrement critique. Il affirme tout d'abord que ces tulipes ne sont en réalité absolument pas des tulipes mais qu'une observation visuelle un peu attentive de la sculpture de Koons amène à conclure à une signification beaucoup plus obscène, tout à fait dans la continuité de beaucoup d'oeuvres scabreuses de l'artiste américain. Je crois en effet que Koons n'est probablement pas un gentil garçon candide et qu'il ne faut pas exclure une double lecture de ses tulipes mais le fait est que lorsqu'on regarde cet immense bouquet, eh bien, on voit quand même des fleurs, même si ce ne sont pas exactement des copies des tulipes que l'on trouve dans nos jardins.
Dans un deuxième temps, Michaud revient sur le processus de décision assez opaque qui a abouti à l'installation du bouquet à Paris. Son propos est de voir derrière ce projet une opération avant tout financière, au service d'intérêts d'acteurs puissants du monde de l'art, de l'industrie du luxe et des secteurs touristiques et immobiliers. C'est la partie la plus convaincante de son essai. Et on se demande bien ce qui a poussé la Mairie de Paris, politiquement à gauche, de s'engager sur un projet qui sent bon le dollar et les grosses fortunes.
Dans la suite de son livre, Michaud élargit le propos à une réflexion sur la place de l'art contemporain dans l'espace public urbain et de façon plus générale sur l'emprise du luxe sur la ville et ce qu'il appelle la touristification culturelle. Il finit par critiquer l'enlaidissement des villes et de Paris en particulier du fait d'une saturation et d'un remplissage excessif par les aménagements urbains de toutes sortes. Cette partie est peu convaincante. Certes le centre de Paris a connu ces dernières années une évolution qui peut amener à le qualifier de Disneyland de luxe. Mais le lien que tire Michaud entre le mal dont souffrent les centres villes et l'art placé dans l'espace public me semble peu évident.
Cet essai, facile à lire, est intéressant lorsqu'il parle de la sculpture de Koons et de ce qu'il entoure. Il l'est moins lorsqu'il s'éloigne de son sujet de départ pour dénoncer l'enlaidissement de Paris, opinion certes respectable mais tout à fait subjective.



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