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Critique de Malivriotheque


Avant même de pouvoir déterminer si nous sommes hypersensibles, qu'est-ce vraiment que l'hypersensibilité ? Fabrice Midal revient sur son origine, sur les effets que la société a sur ces personnes, sur ses propres expériences en tant qu'hypersensible découvert sur le tard et sur cette différence qui est en réalité un atout...

Pour être honnête, je ne lis jamais de livres sur le développement personnel, ça ne m'a jamais attirée. Sauf qu'alors que je traverse une période mentale difficile, une âme sensible et généreuse désireuse de m'aider dans ces moments pénibles m'a fait parvenir quatre livres de France en rapport avec mon problème. Celui-ci est le premier que je lis à cause de son titre. Voyez-vous, j'étais parvenue à la conclusion que je devais sûrement être hypersensible pour qu'il m'arrive ce qui m'arrive.
L'une des grandes choses que l'on apprend en lisant cet ouvrage, c'est la définition erronée que la société a donnée à l'hypersensibilité. Pour la société, un hypersensible est quelqu'un qui n'est pas capable de supporter la moindre chose, qui va pleurer facilement, comme une preuve de faiblesse, qu'on va qualifier de "petite chose" voire même de "petite nature". C'est la définition de l'hypersensibilité imposée par la société et ses codes de vie. Pourtant, un hypersensible est en réalité quelqu'un qui laisse sa nature vivre au grand jour, beaucoup plus réceptif aux stimuli divers et variés du quotidien comme le bruit, le goût et l'odorat, et qui a pour conséquence du mal quand il est trop sollicité. Un hypersensible est en fait une personne qui est plus proche de son humanité, plus empathique, qui ne se sent pas à l'aise dans les règles et codes qui gèrent la vie en collectivité, qui va faire beaucoup de choses différemment des autres et va d'ailleurs se sentir plus souvent mieux seul ou en petit groupe qu'en bande de dix ou dans la foule.
Dès la page 18, Fabrice Midal me décrivait. Mot pour mot. Puis je me suis reconnue encore à la page 25, et à bien d'autres dans ses exemples clairs et perspicaces qui sentent le vécu.
L'auteur s'attache surtout à expliquer l'origine génétique de l'hypersensibilité, sur laquelle se greffe le psychique, mais jamais l'inverse comme le grand public peut le croire. En rappelant certaines études scientifiques et en faisant intervenir des neurologues, biologistes et autres, il démontre que l'hypersensibilité est en réalité une nature que la société tend à étouffer constamment et par tous les moyens possibles. Voilà pourquoi l'hypersensible se sent agressé par des choses que les autres ne percevront même pas.
Avec cet ouvrage, Midal cherche également à déculpabiliser les hypersensibles qui se sentent impuissants face à leur condition qui les isole, que les autres ne comprennent voire n'acceptent pas. Certes, il utilise des mots qui pour moi frisent le ridicule ésotérique comme "pouvoir", "don", "force", "cadeau", et surtout termine tous ses chapitres à la deuxième personne du singulier pour s'adresser directement au lecteur. Cela donne à mes yeux un côté moins professionnel à la chose, plus vernaculaire et naïf, voire même sectaire, qui infantilise un peu et qui se détache grandement du reste de son récit, passionnant et révélateur de bien des choses. Certains exercices en fin de chapitres sont aussi un peu tirés par les cheveux, invitent à faire une action sans doute étrange (moi-même je ne me voyais pas les faire, n'y voyant clairement pas l'intérêt dans mon cas).
Néanmoins, ce livre offre des réponses à ceux qui cherchent à mieux se comprendre, et surtout invite à "se foutre la paix" pour parvenir à se sentir mieux dans ses baskets.
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