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Critique de Presence


Comme pour le tome précédent, le scénario est Mike Mignola et il a confié les illustrations à Duncan Fegredo. Ce tome rassemble les 8 épisodes de la minisérie du même nom. La lecture des tomes précédents est vivement recommandée avant d'entamer celui-ci.

Hellboy était tranquille en train de passer des vacances en Italie, chez des copines (les 2 soeurs Capobianco), quand il reçoit une invitation de la part des membres du Club Osiris (déjà croisé dans l'une des nouvelles de la Main droite de la mort). Ils lui proposent de participer à la Grande Battue (Wild Hunt) menée par un mystérieux chef de meute ayant revêtu des andouillers, à la poursuite de géants s'étant réveillés.

Mais très vite, Hellboy devient la victime de l'un des chasseurs dont il avait connu le père. Il se retrouve égaré sur la lande irlandaise et il finit par aboutir à la cabane d'Alice (une jolie femme rousse qu'il avait sauvée alors qu'elle n'était encore qu'un bébé dans le Cercueil enchaîné). Ils rencontrent Queen Mab qui les entraîne à suivre le Duke of Gloucester vers un mystérieux château habité par une étrange sorcière.

Il est vrai qu'à la lecture de ce court résumé cette histoire peut paraître fort décousue. En fait Mike Mignola a enfin su tirer pleinement de la longueur plus importante de ce tome pour développer chaque élément du scénario, assurant ainsi une plongée profonde dans les légendes celtiques, une réflexion plus développée sur le destin d'Hellboy et une mise en place carrée des diverses factions et de leurs objectifs dans la guerre à venir.

Coté contes et légendes, Mike Mignola n'y va pas avec le dos de la cuillère : il rattache l'histoire d'Hellboy à la légende arthurienne. le lecteur croise Morgan le Fay qui revient sur la descendance d'Arthur, à commencer par Mordred. Elle fait également mention de Sarah Hughes, la mère d'Hellboy (son héritage en devient encore plus lourd, car l'ombre de son père plane toujours et Pandemonium, sa cité en Enfer, est mentionnée). Bien sûr Nimue (également appelée Vivienne) n'est pas loin derrière. On retrouve également le folklore développé dans les tomes précédents dont Vasilisa et Gruagach qui raconte son histoire.

Et Mignola n'oublie pas le reste de son histoire. La créature libérée par Gruagach prend la tête de la rébellion des créatures magiques qui veulent reprendre leur place sur terre. le club Osiris se révèle ne pas être si anecdotique que ça. Et l'ombre d'Ogdru Jahad plane toujours sur la série.

Ce tome est donc le deuxième illustré par Duncan Fegredo, Mignola n'illustre que les couvertures (toujours reproduites sans leurs couleurs d'origine, sans qu'on sache pourquoi). Les pages d'esquisse en fin de volume montrent que les conceptions graphiques des personnages se répartissent entre Mignola et Fegredo. Ce dernier continue à s'inspirer fortement du style de Mignola et certaines cases comportent une utilisation des à-plats de noir similaires à celles du maître, avec la même efficacité. Dans d'autres pages, l'oeil du lecteur décèle l'influence de Jack Kirby. Et enfin pour la majeure partie des illustrations, Fegredo a trouvé le juste milieu entre ces influences et son propre style. En particulier, c'est un vrai plaisir que de contempler ses décors : il réussit à la fois à inclure énormément de détails et à la fois à leur conférer une véritable texture. Et du coup, les aventures d'Hellboy s'en trouvent complètement plongées dans des endroits à la fois anciens, magiques et très réels. Enfin le nombre de pages plus élevé qu'à l'ordinaire permet aux scènes d'action de se dérouler sans beaucoup de dialogues, et aux scènes d'exposition de bénéficier de cases décrivant les localisations dans le détail.

Ce tome d'Hellboy est donc une grande réussite, tant sur le plan de l'immersion dans les contes et légendes, que sur le développement des personnages et l'avancée de l'histoire globale. Même les combats redeviennent intéressants car ils traduisent des conflits entre personnages, mais aussi des conflits internes.
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