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Critique de Presence


Il s'agit d'une minisérie en 5 épisodes parue en 2007 et mettant en scène Lobster Johnson en 1937, à New York.

Un homme revêtu d'une armure mécanique (semblable à la première armure d'Iron Man) rentre chez lui et se fait attaquer par un yéti dans sa chambre. Heureusement Lobster Johnson intervient pour le sauver. Cet homme est le dépositaire du seul modèle fonctionnel d'une armure servant d'exosquelette et captant une énergie extra-dimensionnelle. 2 factions différentes souhaitent s'emparer de cette merveille et elles font équipe : les Nazis d'un coté, Memnan Saa (déjà vu dans les épisodes du BPRD) de l'autre. Lobster Johnson doit retrouver l'inventeur de cette arme futuriste, sauvegarder le prototype et mettre fin aux agissements de la cinquième colonne. S'il lui reste du temps et de l'énergie, il pourra toujours s'occuper de Memnan Saa.

Le scénario a été écrit par Mike Mignola et le lecteur retrouve bien sa patte : des nazis, des monstres, du second degré et un soupçon d'horreur lovecraftienne, mâtinée une fois n'est pas coutume de sensations dignes de 2001, l'odyssée de l'espace. Ce qui différencie cette histoire de la série Hellboy et de la série du BPRD, c'est le ton résolument très pulp (action, technologie futuriste, un soupçon de paranormal) pour un public de grands adolescents masculins (oui, il ya même la belle demoiselle en détresse et tenue légère). Lobster (Le Homard, quel surnom !) est à la tête d'une équipe qui évoque fortement celle du Shadow (Lamont Cranston dans In the Coils of Leviathan par exemple), ou celle de Clark Savage Jr (plus connu sous le nom de Doc Savage). Il passe tout le tome à se battre et à prendre pas mal de coup. Il fait montre d'une résistance exceptionnelle, et de capacités physiques tout simplement impossible (la remontée des profondeurs de l'Hudson en apnée, difficile à avaler). Pour alimenter la légende de ce personnage, Mignola a créé avec Guy Davis tout une continuité rétroactive (dans des pages bonus) qui montre comment ce vrai héros a fait l'objet de quelques romans édulcorés, de films en feuilleton et de films plus récents interprétés par des catcheurs mexicains masqués. Il est difficile de sourire à ces pastiches dans la mesure où ce sont des décalques trop proches de leurs équivalents réels.

Cette histoire est illustrée par Jason Armstrong. Il a choisi un style qui est à la croisée de celui de Mike Mignola (Hellboy) et celui de Guy Davis (BPRD). le nombre de cases varie de 3 à 7 pages. Il y a de nombreuses scènes d'action presque muettes. Sa mise en scène est très efficace et facilement lisible. Les mouvements des personnages emmènent l'oeil d'une case à l'autre. Sous son crayon, les séquences les plus pince sans rire disposent de suffisamment de premier degré pour que le lecteur puisse sourire de l'action, sans pour autant être dans la moquerie. Par exemple, pour chaque victoire, Lobster Johnson imprime une marque rouge en forme de pince de homard sur le front du vaincu. Armstrong montre le geste puissant du héros dans le flux de l'action, sans ajouter de touche comique. Les pages bonus en fin de volume contiennent des esquisses préparatoires. le lecteur découvre que cette histoire a bénéficié de la conception graphique de Mike Mignola pour les monstres et de Guy Davis pour les gadgets futuristes. Jason Armstrong reproduit fidèlement ces éléments ce qui permet une continuité visuelle avec la série du BPRD. Enfin il a bien fait son travail de recherche de références (vêtements et bâtiments) pour conférer une aura d'authenticité et d'époque aux endroits décrits.

À la lecture, cette aventure est divertissante, avec un délicieux parfum de nostalgie et d'unification de différents sous-genres littéraires ou de comics. Par contre, n'espérez pas en apprendre plus sur le personnage de Lobster Johnson car son visage n'est jamais montré, et sa vie privée n'est jamais évoquée. Ce récit est entièrement dédié à l'action et au bizarre, sans un soupçon de psychologie ou de développement des caractères des personnages. Et malgré tout, le style de Jason Armstrong n'est pas aussi savoureux que celui de Mike Mignola ou de Guy Davis. Il s'agit d'un intermède léger et divertissant, mais qui ne reprend qu'une seule composante (le coté pulp) des aventures d'Hellboy ou du BPRD.
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