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Critique de Anulipe


"Rouge est la sang", le roman phare de Sam Millar est estampillé roman policier sans qu'aucun policier, détective, soupçon d'enquête ne pointe le bout de son nez. Il s'agit pourtant d'un thriller haletant où on se demande page après page ce que vont devenir les personnages qui le hantent. "Hanter" oui, c'est bien le terme approprié pour parler de l'ensemble de ces êtres humains aux destins brisés, aux corps et aux esprits tordus par les démons de leur propre passé qui surgissent par instants dans le roman. Comme dans l'ensemble de l'oeuvre de l'écrivain irlandais, le volet psychologique est travaillé en profondeur. Ainsi Paul Goodman, Georgie, Shank, Lucky, Violet la Violente... sont des êtres complexes et torturés qui fascinent le lecteur et le mettent mal à l'aise.
La violence physique et psychologique bien que très présente n'est pas pour autant gratuite. En effet, elle est lourde de signification. Elle dit aussi bien la dureté des personnages eux-mêmes que celle de l'Irlande dans laquelle ils vivent. le pays est marqué par le chômage, les dettes, l'alcoolisme et les traces laissées par les affrontements entre les combattants de l'IRA et leurs compatriotes appartenant à l'autre camp. Même si cet aspect n'est que mineur dans l'intrigue, il occupe tout de même une place de choix au début et à la fin du livre telle une gangue ou une boucle encerclant l'ensemble de l'intrigue.
La violence apparait en quelque sorte comme un rite initiatique permettant de comprendre à la fois la fiction et l'Irlande bien réelle de l'époque.

Heureusement pour les éternels optimistes, si la couleur rouge qui est omniprésente dit le sang versé, elle renvoie aussi à l'amour, ce sentiment rédempteur de l'âme humaine.

Le rouge est donc bien "un donneur de vies".
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