AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gridou


Après avoir vaguement survolé la 4ème de couv', j'ai attaqué ce que je pensais être un roman noir sur l'IRA. Bah c'est pas du tout ça! Je suis tombée de haut quand, au bout de quelques pages j'ai atterri dans un abattoir puant peuplé de barges...

Tout commence donc à l'abattoir, quand Paul Goodman vient chercher du boulot. Il sait que l'endroit est tenu par Shank, une brute épaisse à la réputation sulfureuse, et qu'il ne faudra pas se laisser impressionner s'il veut décrocher le job. Ça commence mal...D'abord la fille odieuse au visage dévasté de l'accueil puis l'impressionnant Shank, qui lui fait visiter les lieux, l'odeur immonde, du sang partout, la rencontre avec Geordie et ses prothèses de jambes qui cliquettent à chaque pas, Paul vient de pénétrer en enfer. le job sera à lui s'il résiste au bizutage. Il a trop besoin de ce travail. Il se soumet au rituel...

D'entrée de jeu, Millar plonge le lecteur dans l'ambiance. Ambiance malsaine. Dans l'abattoir on rencontre des gens bizarres, un peu monstrueux, des personnages qui prennent leur pied dans le sang, qui exorcisent leurs pulsions violentes en tuant des bêtes toute la journée...

Après cette entrée en matière tonitruante, l'histoire prend un tournant un peu plus classique. On rencontre d'autres personnages atypiques, qui semblent avoir des choses à cacher, mais Goodman reprend le cour normal de sa vie, entre snooker et soirée au pub. le voici même embarqué dans une romance...

On peut reprocher plein de choses à ce roman, comme d'abuser de descriptions sanguino-dégueulasses, d'avoir une intrigue principale pas très élaborée, de tromper le lecteur en lui faisant croire qu'il va lire un bouquin sur l'IRA :), mais il faut aussi lui reconnaître une grande qualité: celle de happer le lecteur dans un univers qui ne ressemble à aucun autre (on peut trouver des similitudes avec l'univers de Lynch ou Cronenberg - Crash), pas vraiment fantastique mais pas vraiment réaliste non plus. le monde de Millar est peuplé de brutes, d'être difformes, estropiés, esquintés par la vie à tous les niveaux. A certains moments la tension est palpable, à d'autres c'est l'humour et le grotesque qui prennent le pas. Résultat: on ne sait plus trop s'il faut en rire ou en pleurer...

Rouge est le sang est une lecture surprenante mais fort distrayante pour qui ose s'aventurer au delà de la porte de l'abattoir...
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}