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Critique de le_Bison


Alors que je gare mon pick-up devant le saloon, le soleil se lève – ou se couche, je perds la notion de l'heure, du temps, du pas de danse entre le soleil et la lune, des bruits de machines à sous sonnent, des néons illuminent le désert du Nevada, Reno capitale du jeu et du divorce, je m'apprête donc à descendre de caisse quand je vois cette nana ! Putain, quelle nana. Une nana qui a du chien.

Quel cul, j'ai envie de dire. Éblouissante en plus avec son sourire. Elle sort d'une relation douloureuse avec son ex. Un divorce, normal pour la ville de Reno. Alors je la regarde descendre les marches du palais de justice. Quel chien, elle a, j'me répète. Dans son postérieur, dans son allure. Un coup d'oeil et j'en tombe amoureux à faire frémir ma moustache à la Clarke Gable. Hey poupée, tu montes ? une bière entre quatre yeux, ça te tente. Et après j'te montre ma selle, y'a de quoi se prendre pour un cow-boy.

Dans un roman comme ça, à la frontière du far-west, je me prends pour un cow-boy. Un cow-boy à la noix, certes, mais cow-boy un jour, cow-boy toujours. J'ai l'âme du cow-boy dans mon âme. Alors, tu peux me brancher rodéo, je fonce de suite. Chevaucher une pouliche surexcitée ou un taureau en mal d'amour, ça me fait pas peur. Je bande les bras, tire sur la corde, et joue le fier sur ma monture. Surtout garder le sourire, pour emballer les nanas qui ont du chien et qui aiment les cow-boys.

Dormir à la belle étoile, hurler comme un coyote ses peines de coeur, boire, boire, et boire encore pour oublier la fin d'une époque, celle du cow-boy chevauchant les grands espaces au milieu des bisons ou de mustangs sauvages par milliers. Alors que maintenant, ils n'ont plus de ranch, il n'y a plus de mustangs, et les rodéos ne sont que folklore pour appâter la galerie marchande des trottoirs illuminés du Nevada. Tout juste bons à rien, limite asociaux, des misfits comme ces mustangs sauvages que l'on ne trouve plus guère dans le désert à la sortie de Reno.

« Rien que des misfits, ces chevaux… Des tocards, chérie. »

Le film, « Les Désaxés » pour le titre en VF, je n'ai pas dû le voir… J'ai envie maintenant. Même si je sais que le roman est très fidèle au film, scénario d'Arthur Miller himself. Ne serait-ce que pour voir la nana qui a du chien. Je ne voyais que Marylin dans les pages, son sourire, son sex-appeal, son « chien ». Je me prenais pour Clarke Gable – tu aimes ma moustache ? – mais surtout j'étais immergé dans le soleil de cette nature. le désert, les chevaux sauvages, des morceaux de jazz qui sifflotent dans l'autoradio, je suis dans mon élément, l'ouest, les grands espaces. Ce livre, ce film, marque la fin d'une époque. Triste à voir la fin de l'ère des cow-boys. Les cow-boys, dans mon imaginaire, c'est l'Amérique. Mais l'Amérique a viré de bord, les cow-boys se retrouvent sur le bord de la route, écarté de la vie, écarté de la société, des misfits… Mais même comme ça, je les aime quand même ces cow-boys, inadaptés sociaux, parce que je suis aussi un tocard, poupée. C'est ça mon âme. L'âme du tocard, poupée.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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