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Critique de Takalirsa


Un roman addictif, même s'il n'évite pas toujours les poncifs du genre.
Tout commence par une histoire de harcèlement. Victime d'un « adversaire invisible et retors », Christine voit sa vie sentimentale et professionnelle s'effondrer du jour au lendemain sous le coup d'accusations infondées (mais convaincantes), d'intrusions (flippantes) dans son appartement et même d'agressions physiques (pauvre Iggy le chien). Une « violence psychologique et physique » qui lui sape le moral progressivement et insinue le doute dans son esprit : d'une part « elle n'était pas aussi bien vue qu'elle le pensait au sein de la radio », son couple pas non plus très solide, et pas question de compter sur ses parents ni d'éventuels amis...

Malgré tout Christine n'est pas tout à fait seule. En parallèle, on retrouve le commandant Servaz « qui n'était plus en fonction, qui soignait son mal-être dans une maison de repos, qui avait été mis au placard » mais qui se remet en action petit à petit grâce à un mystérieux contact qui le met sur la piste d'une affaire de suicide douteuse. le chemin des deux protagonistes va bien sûr converger dans cette quête du manipulateur pervers qui nous plonge dans l'univers de l'astronautique, très machiste (surtout côté russe). Nous sommes à Toulouse et certain(e)s spationautes sont dans la ligne de mire des enquêteurs. J'ai beaucoup aimé cette ambiance-là, ainsi que l'atmosphère hivernale du roman. L'auteur met aussi une touche d'originalité en laissant la part belle à l'opéra (notamment « Madame Butterfly ») dont le contenu fait écho à l'histoire : « Dans l'opéra, toutes les femmes mouraient. Sans exception. A l'opéra, les femmes étaient toujours malheureuses ». La dernière partie (« une reprise de la première comme dans l'aria da capo ») est un revirement inattendu dans lequel Christine démontre qu'elle est « bien plus forte qu'ils croient, bien plus forte que tu le croyais toi-même ».

Cependant le récit manque parfois de crédibilité, à la fois dans les agissements du harceleur et dans les réactions de l'héroïne. Comme souvent dans les thrillers actuels, Christine est une femme tourmentée, pas très équilibrée, qui a connu son amant en même temps que son fiancé, qui lui-même a des vues sur sa stagiaire et va curieusement prendre ses distances au lieu de chercher à l'aider, dont la soeur s'est suicidée certainement à cause de leur père, et qui fait appel à un SDF pour la sortir d'affaire ! Servaz n'est pas en reste avec sa dépression et son traumatisme lié à une certaine Mariane dont il aurait récupéré le coeur (j'ai dû rater un livre entre les deux)... Les personnages secondaires sont atypiques, ce qui peut être une bonne chose quand on ne tombe pas dans la caricature (le mafieux russe tatoué, la collègue nympho...). Malgré tout le roman fait passer un bon moment, grâce à une écriture fluide et dynamique et à une ambiance prégnante.
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