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Critique de Romain28


J'avais découvert Octave Mirbeau sur scène avec sa pièce Les Affaires sont les affaires, qui m'avait séduit par la qualité et la virulence de sa charge contre la bourgeoisie d'affaires.
A l'entame de ce livre à la réputation certaine et au titre évocateur, j'attendais avec curiosité et impatience d'y retrouver l'analyse assez fine en terme de Classes qu'en proposait la pièce.
Si dés les premières pages le récit est placé sous le signe de l'humour acide et corrosif, il s'avère qu'au gré des chapitres, en lieu et place d'une critique sociale minutieuse, on assiste malheureusement à un pathétique numéro de ventriloquie ou ce n'est pas tant le statut de la femme de chambre et l'observation des interactions sociales à l'oeuvre, qui intéresse Mirbeau que la possibilité qui lui est offerte par ce procédé littéraire , de vomir tout son saoul non seulement sa haine de la bourgeoise mesquine et hypocrite à laquelle au demeurant il appartient, mais celle du genre humain en général.
Cette volonté délibérée affecte en premier lieu la crédibilité même du dispositif tant il est manifeste que le contenu de ce journal ne relève pas de la réflexion et du ressenti d'une simple femme de chambre , mais de ceux de l' inclassable pamphlétaire anti-système qu'était Octave Mirbeau.
Mais le second problème de ce livre c'est paradoxalement le mépris social et la misogyne qui dégouline des descriptions des personnages et notamment des femmes dont Mirbeau pour projeter ses fantasmes, prends un plaisir voyeur et égrillard à les ramener à la somme de leurs imperfections physiques et/ou d'en faire des incontinentes sexuelles .
On comprends en définitive assez bien le succès qu'a pu rencontrer le livre et Célestine, son personnage principal, auprès de la bourgeoisie libérale et anticléricale du début du 20e siècle , personnage qui loin d'apparaître comme une figure emblématique du corps souffrant objet d'exploitation ressorti bien d'avantage de la catégorie Sadienne du corps populaire disponible, qui dans sa déclinaison féminine demeure pour la bourgeoisie d'hier comme d'aujourd'hui, la seule contremarque émancipatrice acceptable.
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