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Critique de Pasoa


Que partageons-nous de nos émotions et qu'en reste-t-il ? Quel temps usons-nous pour nous dire, pour nous confier un peu de nos vies ?

Micheline a plus de 80 ans. Elle partage sa vie avec Joseph dans un tout petit appartement. Elle a commencé à vieillir le jour où, enfant, elle a compris qu'il n'y aurait pas de place dans sa vie pour ses rêves, que son existence serait faite de sacrifices, de renoncements, de don de soi aux autres. Pourtant, il est un désir qu'elle a su garder en elle durant de longues années : celui d'un voyage, d'une croisière dans les fjords norvégiens.
Ainsi commence Dernières lueurs de Christina Mirjol.

Ce qui saisit d'emblée dans ce roman, ce qui fait son originalité et sa richesse, c'est que ce sont les dialogues, la parole du personnage (ici Micheline) qui l'habillent, le façonnent, qui lui donnent vie. L'héroïne nous est livrée à l'état brut. Il y a un rapport au personnage immédiat, abrupt, sans concession aucune. le lecteur, comme les autres personnages du roman, aimeraient ramener Micheline à une part de raison, remettre de la compréhension dans tout ce qui se passe. En vain.

L'écriture de Christina Mirjol s'est faite minutieuse et s'est placée au plus près, au plus touchant degré de son personnage pour en dire toute la détresse, tout le désarroi d'une conscience livrée à elle-même, à l'idée de sa fin prochaine, une conscience pleine d'images, de souvenirs, d'impressions qui ne cessent de remplir un vide sans fond, celui terrible d'une vie qui s'en va.

Dernières lueurs est un roman remarquable qui nous parle du temps qui passe, de nos rêves enfouis, délaissés, du temps qu'il nous reste, qui va s'amenuisant. Un roman saisissant sur la vieillesse et son silencieux reflet, la solitude.
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