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Critique de andman


En matière d'adultère, le pardon est rarement un acte spontané !

Un jour d'hiver, Katsunuma croise son ex mari, Arima, dans une télécabine qui surplombe les sources chaudes situées dans le parc des Dahlias en contrebas du mont Zaô.
Une gêne profonde de part et autre ne permet qu'un échange de quelques mots sur le petit garçon handicapé qui accompagne Katsunuma, son fils de huit ans qui adore observer les étoiles.

Dix ans auparavant, leur couple n'a pas survécu à un fait divers sordide. Arima avait 27 ans à l'époque et a failli mourir d'un coup de couteau à la gorge, asséné par une jeune femme qui se trouvait avec lui dans une chambre d'hôtel et qui s'est suicidée dans la foulée.

Comment pardonner lorsque l'autre refuse de s'exprimer, de donner la moindre explication sur les circonstances du drame ?
Katsunuma rédige une très longe lettre à Arima, ce quasi-étranger si triste qu'elle a croisé brièvement l'autre jour. Elle veut comprendre : Pourquoi l'homme qu'elle a aimé passionnément sept ans durant a-t-il si soudainement perdu pied ? Pourquoi leur couple qui respirait la joie de vivre s'est-il effondré de la sorte ?

Avec une prudence extrême les ex-époux commencent une relation épistolaire plus ou moins espacée dans le temps, entre eux la distance est telle que maintenant ils se vouvoient.
Maladroits dix ans plus tôt dans l'oralité, ils parviennent, malgré des écrits sans complaisance et parfois même empreints de rancoeur, à réanimer quelque peu la flamme qu'ils croyaient morte, à entrevoir un début de compréhension mutuelle.

Les mélomanes apprécieront tout particulièrement l'ambiance raffinée du café « Mozart », évoquée dans plusieurs lettres, où Katsunuma peu de temps après le divorce passait de longs moments de solitude. Pour mieux encore ressentir les états d'âme de la jeune femme, s'est alors superposée à ma lecture la musique du divin compositeur.

Comme l'étoffe du même nom, « le brocart » est un roman tout en finesse, trait d'union épistolaire de quelques mois pour les anciens époux entre un passé qui se cicatrise et un avenir en construction.
Laissez-vous lentement immerger dans cette littérature japonaise de qualité ! L'écriture vivifiante de Miyamoto Teru vous apportera un bien être comparable à celui des eaux sulfureuses tant appréciées des curistes au pied du mont Zaô.
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