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Critique de Seijoliver


Roman-fleuve de près de six cent pages, où différentes voix se succéderont pour nous raconter l'histoire de Taro Azuma, parti de rien et réalisant le rêve américain de trouver la richesse, son histoire d'amour avec Yoko, et ceci, tout en embrassant les mutations du Japon d'après-guerre, le passage d'un Japon aristocratique à une société plus moderne, à travers le destin de deux familles.

Le livre commence de façon autobiographique : un personnage, dont le nom et le parcours sont identiques à celui de l'auteur, raconte donc à la première personne, sa jeunesse américaine (sa famille est japonaise mais vit aux états-unis), sa rencontre avec un homme sortant de l'ordinaire (le fameux Taro, dont personne ne sait rien de sa vie japonaise avant son installation en Amérique), son parcours d'écrivain, jusqu'à sa rencontre avec Yusuke, jeune homme qui ayant connu par hasard Taro, souhaite s'en entretenir avec elle.
Celui-ci va alors lui raconter ce qu'il a appris de Taro – ce sera la seconde partie du livre et sa partie romanesque à proprement parler.

Ce long prologue de 130 pages se termine par des pages – j'avoue ne pas avoir complètement tout saisi le propos - où Minae Mizumura s'interroge sur le roman, sa nature, et en toute franchise sur ce qu'elle serait capable d'écrire.
Elle écrit avoir reçu le récit de Yusuke, comme un miracle. La vie de Taro lui apparaît comme une histoire sonnant comme un roman.
Elle peut donc s'éloigner de l'autofiction, en ne se rapportant pas à sa propre vie, et tentait de donner à cette histoire une « force de vérité ».

Commence alors le roman de Taro.
Le livre n'est pas qu'une histoire d'amour qui s'étire dans le temps jusqu'à la disparition des générations plus anciennes, une relation triangulaire, plus un ménage à trois totalement assumé, voire à quatre (tant Fumiko l'une des personnes qui dit cette histoire est sans doute autant amoureuse que les autres…) Les lieux décrits et qui changent sont extrêmement importants, pour les personnages mais aussi dans ce qu'ils disent des changements sociaux et sociétaux. On passe d'une société aristocratique à une société bourgeoise, pour ne pas dire petite-bourgeoise, d'une société qui s'occidentalise. Les parvenues s'approprient peu à peu les lieux traditionnels de l'aristocratie (son entre-soi) à travers l'exemple de la ville de Karuizawa (lieu de villégiature très côté). Sans que cela soit appuyé, on sent toutes les différences sociales, et le mépris de classe de certains…

Comme le dit son titre, amateur-trice de romanesque vous allez y trouver votre plaisir.

PS : n'ayant jamais lu Les Hauts de Hurlevent, s'il y a un voisinage avec ce roman, il m'a complètement de fait échappé. L'auteur écrit dans son prologue qu'une imitation serait sans intérêt.
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