Au nom de ma parole

Ailleurs
plus loin que j’imagine
la mémoire me substitue
le geste m’accompagne
le pas me presse
la sensation me ronge
Qu’y a -t-il à dire?
Pour qui faut-il écrire?
Quelle vérité? Pour quelle histoire?
Quel rêve? Pour quelle nuit?
Quel temps? Pour quelle saison?
Quels hommes? Pour quel univers?
Ailleurs ou là
Les peurs, les joies
La révolte, les lois
Les amants, les absents
Le qui, le quand, le quoi
Le où, le pourquoi…

L’overdose du silence
à exorciser la frénésie
tu verras la nuit
coupable du rêve
abandonner ses étoiles
en forme de flots.

Qui suis-je
dans la complainte de tes tourments?
Je suis la caresse immuable à parcourir
ton visage
ta mémoire
et mes cicatrices
pour que germent dans nos silences
nos rêves enfiévrés.

Des horizons s’entrecroisent
à l’angle de ton regard
le voyage s’achèvera-t-il?
La quête de la mer
habite ton âme
habite mon corps
la nuit et le jour s’amassent
dans les lignes de tes mains
lorsque le vent
ne souffle plus
pour taire tes soupirs
le poème naît
pour réinventer la mer.

Sur nos années d’absence
les rides vieillissent les promesses
Elles restent des idées innocentes
des gestes inaccomplis
Jamais identifiés.

Sur nos nuits vagabondes
nous avons rêvé d’aurores nouvelles
de vergers parfumés de désir
juste les vacillements de nos paupières
nous rappellent combien notre sommeil est fragile

La nuit s’apaise
L’enfant en moi sourit
Les étoiles bercent le songe
et le confient au monde
L’enfant en moi souffle la bougie
Demain une autre nuit
une autre bougie.