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Critique de Ladybirdy


Découpé en deux parties, Dedans et Dehors, l'auteur dresse un portrait de son enfance entre son dedans, sa famille, sa maison et le dehors, ses amis, l'école, ses premiers amours.

La première partie m'a littéralement glacée. Yann Moix a été maltraité des années durants par ses parents. Un père violent, une mère sans coeur, le petit Yann était le bâtard, le con, l'enfant non désiré qu'on souhaite voir mort. Tortures, supplices, honte, atteinte à sa personne tant physique que psychique, il en a vu de toutes les couleurs. Son enfance fut une véritable horreur, d'une barbarie sans précédent. Terrifié à longueur de journée, son seul refuge reste les mots où dés le plus jeune âge il leur voue une admiration sans borne. Même si les romans de Gide étaient brûlés par son père, que Flaubert valdingua par la fenêtre réduit en miette sur la route, personne ne put arrêter le jeune prodige à aimer la littérature. Tout fut pourtant mis en place par ses parents pour saboter son avenir en louant l'enfant aux mathématiques, tout ce qu'il détestait.

« Pour Noël, je commanderais une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, je creuserais un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître. »

La deuxième partie m'a beaucoup moins convaincue. Ses rencontres copain-copine ne m'ont pas intéressée. Car à mon sens, il y a une trop grande cassure entre le dedans et le dehors, aucun lien apparent. Après avoir lu des pages sur l'anéantissement d'un enfant, j'aurai aimé ressentir où l'auteur et comment il a réussi à rester debout et à s'émanciper. Il n'en est rien à moins de lire entre les lignes, ce que je laisse volontiers à un prochain lecteur.

L'écriture est incisive, alerte, jamais larmoyante, il ne se complaît pas à vider son sac et ça, j'ai aimé. C'est une autobiographie où je n'ai pas ressenti ce sempiternel voyeurisme mal placé. L'auteur se livre avec délicatesse et réflexions. Sans compter que certains passages sont délicieux car Yann Moix, l'écrivain, l'homme qui aime les mots et les livres (pas que les jeunes minettes) sait baigner sa plume dans un bain poétique où les images moussent et frétillent. Et c'est ça que j'aime avec Yann Moix.

« Le soleil posait sur la pierre des immeubles des doigts beurrés, étincelants comme des flèches. »

Ç'aurait donné une lecture gagnante sans cette deuxième partie qui m'aura échappé des mains. Des traumatismes je veux bien croire qu'ils soient cousus dans sa chair la plus profonde. Je lui témoigne toute mon empathie même s'il n'en aura que faire mais si tu nous sers un lac gelé, ne viens pas lui tourner le dos avec quelques allumettes pour te réchauffer. du moins, pour moi il m'en fallait plus.

#Orléans #NetGalleyFrance
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