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Critique de ChristineJuillet1307


Alors alors plusieurs choses et je commence par la narration : notre narrateur principal est Pietro. La narration par un enfant est quelque chose à mon sens de très difficile à faire car il ne faut pas perdre le lectorat qui, lui, est adulte ; et en même temps ça donne une perspective tout à fait différente au texte. J'avais déjà lu un texte raconté par un enfant mais qui était deux fois moins âgé que Pietro et j'avais eu pas mal de difficultés à m'intégrer dans l'histoire mais j'ai l'impression qu'à partir de 8-9-10 ans, ça va. Pietro est rêveur, il a tout un univers qu'il emmène avec lui dans sa fuite. D'abord, il ne désigne jamais son meilleur ami comme « Un Juif » mais par des petits traits physiques, des qualités et impressions qui lui sont propres même si on comprend rapidement -et Pietro aussi- que c'est bien sa religion qui rend Dario si particulier. Les personnages qui vivent avec lui sont décrits avec une grande tendresse par les histoires qu'ils racontent, leur comportement et ce qui est amusant à noter, c'est l'interprétation que Pietro fait au fil du texte. Ces gestes « adultes », il nous les décrits et nous les comprenons en tant qu'adultes, et soudain notre perception est heurtée par les yeux de Pietro. Petit à petit, le rêve de Pietro prend pied dans le récit à travers la figure du loup. Au début septique quant à ce « personnage », j'ai rapidement été séduite par sa présence. Il ne soulage pas la dure réalité mais il permet de l'étouffer un peu. Il serait comme le doudou que Pietro pourrait serrer en fermant les yeux, ce doudou qui est sensé pouvoir faire fuir les monstres qui sortent de sous le lit. du moins, c'est ainsi que j'ai perçu cette figure. Ce qui est assez amusant, c'est que Dario a aussi sa fantaisie et elle cohabite avec celle de Pietro. Tout cela donne une tendresse et une justesse au texte qui sont parfaites. On nous laisse entrevoir la dureté des événements mais on n'est pas dans un roman qui se résume à une fuite.

Ce roman, c'est aussi des rencontres. À travers la marche, la course, les balles et les larmes, les personnages rencontrent leur destin. J'ai été souvent peinée du destin de certain et vous serez à la fois attristés et choqués par la fin si vous adoptez les protagonistes comme moi. Je n'aurais pas insisté sur « Elvira, belle et suspecte » dans la quatrième car finalement, son rôle est assez égale à celui des autres compagnons de route de Pietro. Néanmoins le fait qu'elle tienne son journal apporte un point de vue supplémentaire à l'histoire. Il ne permet pas de comprendre les faits qui sont déjà très clairs, mais simplement de les voir encore autrement. Ça apporte beaucoup d'empathie et ça permet aussi de suivre cette jeune femme qui a dû fuir et qui s'inquiète pour sa famille. Et surtout, j'ai collé énormément de post-it dans le texte qui est vraiment bien écrit -ou au moins bien traduit-. Il y a une multitude d'images vraiment superbes et de réflexions vibrantes de vérité et de sincérité. Je devrais vous les copier mais celle qui me vient immédiatement à l'esprit est la réflexion que fait Pietro que la fin de la guerre va arriver (les alliés sont attendus, durant tout le livre pour ainsi dire) et que les Allemands qui sont là, ils voient une chose, ils devront aussi sauver leur vie. Ça et deux personnages de la fin, ça m'a fait penser qu'il y avait les Nazis (les SS, plus sauvages bien sur) et les soldats, ceux qui avaient la haine entre eux et sont qui croyaient se battre. Une guerre, inégale. La poursuite d'une femme, d'enfants, de femmes âgées, d'homme d'église… Une guerre inégale. Très beau roman
Lien : http://lamalleauxlivres.com/..
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