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On ne compte plus le nombre de romans qui choisissent de raconter une histoire à hauteur d'enfant. le procédé, car c'en est un, a le mérite de dédramatiser les événements, d'injecter une sorte de naïveté et de recul, voire d'entraîner le récit vers des zones proches du fantastique. En même temps, cette écriture est très risquée, les mots et le style employés correspondant rarement à ce que l'on peut attendre d'un enfant, tant du point de vue du langage que de la psychologie ou du raisonnement. Certains auteurs ont réussi de vrais tours de force en la matière (Emma Donoghue dans Room) mais c'est loin d'être la majorité. Dans le printemps du loup, Andrea Molesini confie donc à un garçon de 10 ans le soin de narrer une équipée périlleuse (le journal intime d'une adulte décrit aussi cette aventure en alternance, mais Molesini lui consacre bien moins de pages). C'est une fuite éperdue d'un petit groupe dans l'Italie du Nord, à la veille de la fin de la seconde guerre mondiale au contact de l'armée nazie, des déserteurs allemands et des résistants italiens. Une atmosphère de débâcle où la mort peut surgir à n'importe quel moment. Il était question de procédé plus haut et le printemps du loup, malgré ses qualités, ne s'en affranchit pas. La poésie du roman semble forcée, les répétitions abondent et l'apparition d'un personnage imaginaire (le loup) ne fait qu'alourdir l'ensemble. La tragédie se transforme en conte, cruel certes, mais dont l'aspect réaliste semble avoir presque totalement disparu.
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Un roman étonnant, tragique, souvent drôle parce que les faits sont racontés par un petit garçon de 10 ans. le langage est cru, enfantin , les personnages bien campés et l'écriture sert bien le sujet: la traque des juifs par les nazis pendant la fin de la deuxième guerre mondiale. Une belle réflexion sur le regard qu'un enfant peut porter sur la folie des hommes.
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les personnages sont très attachants mais je m'y suis un peu perdu.
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La guerre est bientôt finie, tout le monde parle des Américains qui vont entrer dans le nord de l'Italie où des Allemands (rebaptisés A-H, pour Adolf Hitler) circulent et sévissent encore, écorchant les oreilles italiennes de leur langue « porc-épic ».

C'est Pietro qui le dit, du haut de ses dix ans facétieux, poétiques et malins. Il doit fuir, entouré de son camarade Dario petit garçon juif silencieux mais qui aime les chiffres, avec aussi les deux soeurs Maurizia et Ada (les Mauriziada, comme il les appelle), juives également, sous la houlette d'une toute jeune religieuse, Elvira, qui écrit son journal dans le noir. Pour résister à l'angoisse, pour ne pas sans cesse s'inquiéter du sort de son frère. Religieuse ? Plutôt victime de l'horreur et qui se travestit du mieux possible.

Le petit groupe va se confier à un pêcheur au grand coeur, se retrouver sous la poigne inquiétante d'un ancien nazi, déserteur et en fuite lui aussi, désespéré et dur, face à des résistants italiens, à des fascistes qui les nourriront, à un étrange curé qui chuchote avec l'Allemand (messes basses, normal). Secrets, précautions infinies pour se cacher et ne pas susciter la délation, rencontres au son des armes à feu, omniprésence de la mort, perte d'êtres aimés : le tableau serait bien noir sans la malice et l'humour poétique de Pietro qui raconte, sans la douceur passionnée d'Elvira qui écrit. le récit à deux voix est touchant, drôle, effrayant, sans illusion.

Un livre beau, cruel et tendre.
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Autant le dire sans tourner autour du pot: je n'ai pas aimé ma lecture. Elle m'a ennuyée, agacée, lassée. C'était lent, pour moi inintéressant et l'écriture m'a plus que déplu: l'auteur veut porter la voix d'un enfant mais manque, pour cela, de crédibilité. C'est trop surjoué, pas naturel. C'est l'adulte qui veut mettre ses mots et pensées dans la bouche d'un môme. L'effort est visible, la pertinence n'est pas, l'efficacité non plus. La forme est donc, pour moi, décevante. Il en va de même pour le fond: que dit ce roman qui peut intéresser, attiser la curiosité? Rien pour ma part. Je n'ai rien lu qui puisse nourrir et/ou perturber ma réflexion. C'était plat, sans couleur. Il ne suffit pas d'évoquer la seconde guerre mondiale et sa tragédie pour faire un bon roman. Il faut un talent, ce quelque chose que je ne saurais définir qui nous fait aimer un roman et qui manque cruellement ici; pour moi en tout cas. Vous l'aurez compris: je ne conseillerai pas ce roman.
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Traduit par Dominique Vittoz



Nous sommes au printemps 1945 dans le nord de l'Italie. Pietro, un orphelin de dix ans, s'enfuit du couvent dans lequel il est réfugié, pour échapper à une perquisition nazie. Dans sa fuite, il est accompagné de son meilleur copain, Dario, de Maurizia et Ada, deux soeurs juives, (tout comme Dario), de la mystérieuse soeur Elvira. Avec les "A-H" à leurs trousses ils sont aidés par un frère et surtout par un pêcheur roux que Pietro appellera Lirlandais - en un seul mot ! Viendra s'ajouter un autre personnage mystérieux, Karl, qui parle "porc-épic" comme tous les Allemands.
Un équipée hétéroclite puisque Dario, Maurizia et Ada sont juifs et on comprend rapidement que Karl est un nazi déserteur. La folle épopée est racontée alternativement par Elvira et Pietro.
C'est vraiment le récit de Pietro qui enchante le roman, lui porte une touche quasi magique, par instants. Pour survivre à la peur, le gamin s'invente un loup protecteur, qui l'accompagne partout. Il ne parle évidemment de ce loup à personne.

Elvira et Karl sont les personnages les plus mystérieux. Une religieuse et un nazi. Une religieuse ? Vraiment ? Elvira devra tomber le voile sous l'emprise du charme irrésistible qu'exerce sur elle le beau Karl aux yeux d'acier. Ces deux-là maintiennent le suspense, ignorant que Pietro les observe et relate ce qu'il perçoit du monde des adultes avec ces mots à lui : cela donne des moments loufoques et drôles, qui font presque oublier, parfois, que tout ce petit monde est pris en étau entre fascistes et nazis.

Cependant Andrea Molesini ne nous épargne pourtant pas les morts. Mais à travers les yeux de Pietro, il donne l'espoir, l'innocence malicieuse capable de triompher de l'Abominable. Pietro décrit ce qu'il voit avec les mots d'un gamin de dix ans mort de trouille mais imaginatif. L'écrivain donne à son personnage un don pour les mots justes, qui font mouche. Les "A-H" pour partisans d'Adolf Hitler dont la langue épineuse de "porc-épic" écorche la douceur linguistique italienne. Il ne comprend pas la manière dont on décrit les juifs : Dario, son meilleur pote n'a pas pu tuer Jésus car il a les oreilles décollées (Dario, pas Jésus) et il est certain que le Dieu de la foudre porte des chaussures vernies de rouge.
Il décrit un monde qui va de guingois (c'est un mot qui revient souvent dans son récit) avec des gens qui boitent : donc comment tout cela peut-il aller bien et droit ?
"La mer est couleur de casserole sale".
"Je regarde Dario. Ma frousse est revenue. J'ai l'impression d'avoir une arête de poisson plantée dans la gorge. Peut-être que je respire plus. J'ai la frousse de sa frousse et lui, de la mienne. Parce qu'on ne fait qu'un".
Des mots de gamin mais des mots lucides sur la tragédie qui s'est déroulée : "Ils sont morts. (...) Morts, ce sont mes amis et personne n'appelle plus leurs noms. Morts dans le vent, dans la nuit, dans l'incendie qui a brûlé le Mesarthim. Mort, le noir de la mer les a plaqués contre le fond (...)
Je les appelle en silence, je crie en silence(...)".
"Les mots sont descendus dans mon estomac, où ils se sont ratatinés."
Pourtant, Pietro est capable de faire rire le lecteur, après l'avoir ému, lors de pages poignantes dont je ne livre ici que quelques extraits. La tragédie le fait grandir et, comme il le dit lui-même, il "comprend des trucs qu'[il] ne voyait pas avant, quand tout le monde était vivant". Il découvre avant tout le monde qu'Elivra n'est pas qui elle prétend être : "Elivra a l'odeur des femmes, les vraies, celles que j'ai espionnées caché dans la panière à linge. Elle a aussi un cul en miches de pain rebondies et mouillées."
Quant à l'Allemand qui les a sauvés, "c'est Londjonesilveur, mais sans jambe qui toctoque".
Pietro se moque de ces deux-là et s'inquiète aussi car "les grands n'ont l'esprit logique que quand ils sont amoureux" , alors il faut faire gaffe à ce qu'on dit. Sinon, l'avantage d'être grand, c'est justement de n'être presque jamais logique ! Repérer quelqu'un d'amoureux n'est pas difficile : il a "les cheveux pétardés" ! :)

Je pourrais parler encore pendant des heures et des lignes de Pietro parce qu'Andrea Molesini en fait vraiment un gamin attachant : à la fois sensible, lucide mais aussi ingénu, intelligent et à l'imagination redoutable. Sous la protection de son loup. Ca me rappelle quelque chose...
La littérature italienne contemporaine évoque décidément de manière très juste les enfants : c'est le troisième roman que je lis où ils tiennent la première place et savent nous enchanter envers et contre tout.

Encore une belle découverte italienne d'un auteur que je ne connaissais pas. Une histoire empreinte à la fois de poésie, de facétie, de tragédie, de larmes, de noirceur mais où pointe tout de même l'espoir.

Andrea Molesini possède une plume inventive que j'espère bien retrouver dans deux autres romans traduits en français : Tous les salauds ne sont pas de Vienne et Presagio.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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J'avoue que j'ai eu du mal à accrocher à ce roman italien.
La période m'intéressait: la 2nde Guerre mondiale, en Italie et un enfant juif réfugié dans un couvent qui doit fuir car les Allemands approchent.
J'ai sans doute été désarçonné par le fait que le narrateur soit justement Pietro, 10 ans
. Je trouve qu'il n'y a rien de plus difficile que d'intéresser un lecteur adulte quand c'est un enfant qui raconte.
Et puis prend forme le fameux loup qui a achevé de me décontenancer.
Mais la langue est magnifique, très poétique et emplie de réflexions sincères et virevoltantes.
J'ai moyennement accroché soit, mais je pense que d'autres lecteurs peuvent, au contraire, adorer

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Les yeux d'enfants voient parfaitement ce qu'ils ne comprennent pas. Et inversement, un bel exercice de Molesini, mais qui reste une ébauche.
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Alors alors plusieurs choses et je commence par la narration : notre narrateur principal est Pietro. La narration par un enfant est quelque chose à mon sens de très difficile à faire car il ne faut pas perdre le lectorat qui, lui, est adulte ; et en même temps ça donne une perspective tout à fait différente au texte. J'avais déjà lu un texte raconté par un enfant mais qui était deux fois moins âgé que Pietro et j'avais eu pas mal de difficultés à m'intégrer dans l'histoire mais j'ai l'impression qu'à partir de 8-9-10 ans, ça va. Pietro est rêveur, il a tout un univers qu'il emmène avec lui dans sa fuite. D'abord, il ne désigne jamais son meilleur ami comme « Un Juif » mais par des petits traits physiques, des qualités et impressions qui lui sont propres même si on comprend rapidement -et Pietro aussi- que c'est bien sa religion qui rend Dario si particulier. Les personnages qui vivent avec lui sont décrits avec une grande tendresse par les histoires qu'ils racontent, leur comportement et ce qui est amusant à noter, c'est l'interprétation que Pietro fait au fil du texte. Ces gestes « adultes », il nous les décrits et nous les comprenons en tant qu'adultes, et soudain notre perception est heurtée par les yeux de Pietro. Petit à petit, le rêve de Pietro prend pied dans le récit à travers la figure du loup. Au début septique quant à ce « personnage », j'ai rapidement été séduite par sa présence. Il ne soulage pas la dure réalité mais il permet de l'étouffer un peu. Il serait comme le doudou que Pietro pourrait serrer en fermant les yeux, ce doudou qui est sensé pouvoir faire fuir les monstres qui sortent de sous le lit. du moins, c'est ainsi que j'ai perçu cette figure. Ce qui est assez amusant, c'est que Dario a aussi sa fantaisie et elle cohabite avec celle de Pietro. Tout cela donne une tendresse et une justesse au texte qui sont parfaites. On nous laisse entrevoir la dureté des événements mais on n'est pas dans un roman qui se résume à une fuite.

Ce roman, c'est aussi des rencontres. À travers la marche, la course, les balles et les larmes, les personnages rencontrent leur destin. J'ai été souvent peinée du destin de certain et vous serez à la fois attristés et choqués par la fin si vous adoptez les protagonistes comme moi. Je n'aurais pas insisté sur « Elvira, belle et suspecte » dans la quatrième car finalement, son rôle est assez égale à celui des autres compagnons de route de Pietro. Néanmoins le fait qu'elle tienne son journal apporte un point de vue supplémentaire à l'histoire. Il ne permet pas de comprendre les faits qui sont déjà très clairs, mais simplement de les voir encore autrement. Ça apporte beaucoup d'empathie et ça permet aussi de suivre cette jeune femme qui a dû fuir et qui s'inquiète pour sa famille. Et surtout, j'ai collé énormément de post-it dans le texte qui est vraiment bien écrit -ou au moins bien traduit-. Il y a une multitude d'images vraiment superbes et de réflexions vibrantes de vérité et de sincérité. Je devrais vous les copier mais celle qui me vient immédiatement à l'esprit est la réflexion que fait Pietro que la fin de la guerre va arriver (les alliés sont attendus, durant tout le livre pour ainsi dire) et que les Allemands qui sont là, ils voient une chose, ils devront aussi sauver leur vie. Ça et deux personnages de la fin, ça m'a fait penser qu'il y avait les Nazis (les SS, plus sauvages bien sur) et les soldats, ceux qui avaient la haine entre eux et sont qui croyaient se battre. Une guerre, inégale. La poursuite d'une femme, d'enfants, de femmes âgées, d'homme d'église… Une guerre inégale. Très beau roman
Lien : http://lamalleauxlivres.com/..
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