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Critique de Al3x


Imaginez un virus mortel qui décimerait la population européenne, une épidémie qui créerait la panique, engendrerait le chaos et forcerait les gens à prendre des mesures extrêmes, comme monter coûte que coûte sur des bateaux pour fuir hors d'Europe et sauver leur vie. Je sais, c'est une amorce très éloignée de nos vies actuelles, mais faites un effort d'imagination. Ah, on me souffle dans l'oreillette que ce n'est pas si difficile à imaginer actuellement, soit. C'est ce que font les protagonistes de ce roman de la rentrée littéraire, "Des jours sauvages", de Xabi Molia. Ils montent sur le premier Ferry venu, contre l'avis des autorités, et embarquent pour leur salut. Mais le navire, pris dans une tempête, s'échoue sur une île déserte. Les passagers malheureux s'organisent et oeuvrent à la construction d'un bateau pour rejoindre la civilisation. Mais tous ne l'entendent pas de cette oreille, certains voient dans ce naufrage l'occasion d'un retour à l'essentiel, loin du tumulte du monde. Pour vivre heureux, vivons cachés. le roman s'ouvre sur la traque d'un des naufragés, qui a trahi les autres dans leur quête de départ, créant de fait le déclenchement des hostilités. L'auteur prend le parti de nous plonger directement au coeur du groupe, et nous offre la possibilité de devenir les témoins de ce qui se passe quand un groupe d'hommes se retrouve livré à lui-même, sans les repères confortables que nous offre la société structurée dans laquelle nous vivons. Sans lois, sans limites, sans morale. Certains s'accrochent aux valeurs qui sont notre socle commun, d'autres se prennent à rêver d'une société nouvelle, quitte à renier notre héritage. Des jours sauvages m'a fait penser à la série Lost, l'ambiance s'en rapproche dans la diversité des aspirations de chacun, le côté "science-fiction" en moins. Au-delà de l'aspect "roman d'aventure" auquel on peut s'attendre au départ, le roman questionne la refondation d'une société, le besoin de leaders, élus ou autoproclamés, les dérives liées à ce nouveau pouvoir donné aux mains d'inconnus. C'est une dystopie qui nous est décrite, une dystopie plausible, crédible, et c'est cela qui est effrayant. On y observe, petit à petit, la perte des repères moraux, le principe de domination, le pouvoir de la majorité sur la minorité, quand bien même elle se trompe de chemin, le pouvoir qui fait tourner les têtes. J'ai beaucoup aimé ce livre, qui m'a été envoyé dans le cadre de la "Masse Critique Littératures : en route pour des voyages littéraires" de septembre. J'ai lu que certains lecteurs ont trouvé le nombre de personnages trop important, leurs histoires personnelles trop décousues, je n'ai pas eu ce sentiment, j'ai trouvé l'histoire fluide et je l'ai lue facilement, d'une traite. Merci à Babelio et aux éditions du Seuil de m'avoir fait découvrir cet auteur !
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