Une pour toutes

Julie nous entraîne dans la vie qu'elle a choisi, c'est une femme libre qui ne recule devant rien, qui manie aussi bien sa rapière (son épée) que les mots. Elle use de ses multiples talents pour s'affranchir de la vie qui lui est promise. En plein XVIIe siècle, elle n'a le droit à rien par elle-même, c'est une femme. Elle est audacieuse, courageuse, rusée, très bonne bretteuse, prête à apprendre, suit son coeur et privilégie sa liberté à tout prix. Julie née d'Aubigny, devenue de Maupin, est tirée d'un personnage historique ayant vraiment existé, quelques libertés ont été prises, également car certains faits ne sont point connus exactement. le bonus de fin donne quelques précisions sur la question, sur la vie de cette femme.
Elle a été mariée, a un homme qu'elle n'a pas choisi, elle le fait et accepte mais règle vite à sa manière l'affaire.
Elle ne tient pas en place, c'est une aventurière, les personnages présents dans sa vie changent. Si vous aimez l'aventure, tout ce qui est de cape et d'épée, les réparties savoureuses et piquantes, une femme qui défie son époque, alors ce one-shot est fait pour vous. D'ailleurs, on n'a qu'une seule envie, le voir prendre vie à l'écran sous forme de film d'animation ou de film.
Cet album est édité par Rue de Sèvres, et mis en scène par Dominique Monfery, qui a aussi oeuvré sur "Mortel imprévu" (dispo sur Izneo, ma chronique aussi), "La neige en deuil", "Evil Road" (dispo sur Izneo) et la série "Tin Lizzie" (dispo sur Izneo). Pour ma part, je ne connais que les deux premiers qui ont été des one-shots intéressants et surprenants comme l'est celui-ci. C'est adapté du roman de Jean-Laurent del Socorro, édité par l'école des Loisirs.
Cela fait plaisir de la voir s'affirmer en tant que femme. Elle a des réparties cinglantes. le graphisme est beau, toute la mise en scène sait plaire, fasciner, intéresser.
Quand Julie est en plein combat, souvent ce sont des doubles combats, d'un côté avec sa rapière, et parfois comme une danse, de l'autre avec ses mots. Nous assistons à une double jouxte savoureuse.
J'apprécie également particulièrement le texte de narration dans lequel elle nous conte ce qui se passe. Elle est assez unique dans son monde, et refuse toute aide. Elle vit par et pour elle-même, virevoltant tel un papillon, ne s'assagissant jamais véritablement. Elle passe d'un endroit à un autre sans vraiment sourciller, elle est aussi capable de bien des choses pour suivre son désir. Elle peut même aller jusqu'à montrer ses seins sur scène pour prouver que c'est une femme. D'ailleurs, il y a des scènes de nus avec ces multiples amants, homme ou femme, ou comme ce passage là.
Sur la couverture, elle apparaît avec Méphisto, un être qui la poursuit depuis un cours à Paris et qui dit être le diable. Il n'a de cesse que de lui mettre un contrat sous le nez en échange de la tirer d'un guêpier, mais elle n'a de cesse de refuser et de dire qu'elle s'en tirera alors toute seule. Un duo assez explosif, étrange, avec autant une sorte d'amitié que de danger. Et cela donne également lieu à des échanges savoureux, et des références qui nous parlent.
Julie vit d'art, de talent, d'abord celui de bretteuse, mais aussi celui du chant qu'elle affûtera. Elle a choisi un style de vie très particulier, et agit au gré de ses envies. Elle n'a pas la langue dans sa poche et cela vaut totalement le coup de la rencontrer.
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