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Critique de evergreen13


Incandescence

Je remercie chaleureusement Babelio et les Editions du Seuil pour l'envoi de cet excellent polar ! Je l'avais remarqué il y a déjà quelques mois car initialement, il devait paraître en octobre 2021. C'est donc avec beaucoup de plaisir que je l'ai reçu dans ma boîte à lettres en milieu de semaine.
Max Monnehay situe son roman à La Rochelle et sur l'Ile de Ré. Rien de touristique néanmoins, puisque la nuit, dans la paisible ville de Charente Maritime, des femmes sont égorgées… devant leur enfant… le tueur prend toutefois la précaution de bander les yeux des garçonnets, et de diffuser de la musique dans leurs écouteurs. Quant à l'Ile de Ré, elle abrite l'une des plus célèbres prisons de l'hexagone, la centrale de Saint Martin de Ré, où Victor Caranne exerce en qualité de psychologue carcéral. Des assassins, des psychopathes, des tarés, il en a donc vu et écouté beaucoup, pendant les séances de psychothérapie de groupe organisées au sein de la prison, ou au cours de consultations individuelles. C'est en raison de cette « expérience » auprès de ces dangereux criminels que Victor est appelé par le commissaire Baccaro : ce dernier souhaiterait que Victor devienne une sorte de consultant, pour aider la police à profiler le tueur… On comprend rapidement que Victor Caranne a déjà eu affaire à la police (cf le premier opus, Somb – que je n'ai pas lu, mais je n'ai pas été trop gênée) et s'il fait confiance à Baccaro, ce n'est pas le cas de toute son équipe, notamment l'inspecteur Babiak avec lequel il a, disons, « un contentieux »…
Voici un polar noir comme je les aime !
Tout d'abord, un suspens qui nous emmène jusqu'à la dernière page : l'auteure ne fait pas de cadeau au lecteur, l'histoire est très sombre, glaçante (malgré le titre !) et poignante.
Les personnages ensuite : ils sont très bien campés ; aucune caricature comme c'est quelquefois le cas… Victor Caranne est un homme abîmé, meurtri, en plein deuil et plus d'une fois il est tenté de renoncer, de tout laisser tomber… Autour de Victor gravitent des personnages secondaires mais qui vont se révéler avoir une importance considérable au fur et à mesure du récit. Je pense à Marcus, à Samia, à Noémie.
Le contexte est également très important : l'auteure nous transporte à l'intérieur d'une prison centrale, où s'entassent plus de 400 hommes condamnés pour la plupart à de très lourdes peines. Des criminels endurcis donc, avec peu d'espoir de rédemption et/ou de réhabilitation. Nous constatons le manque de moyens criant de l'univers carcéral, la bureaucratie écrasante… les petites et grandes lâchetés… La tâche impossible des psychologues. Autre monde, celui de la police, et là encore, pas de clichés, mais des descriptions et des dialogues qui sonnent juste.
Une lecture qui laissera des traces, comme une brûlure…

Pour celles et ceux qui souhaitent en savoir davantage sur la prison de St Martin de Ré :
A lire un article de l'Observatoire National des Prisons, publié en 2013 : https://oip.org/analyse/le-temps-infini-de-saint-martin-de-re/

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